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Bulletin électronique VIH/SIDA de l’ICEM

18 août, 2008N° 35/36, août/septembre 2008

Atelier sous-régional VIH/SIDA à Lagos

14 syndicalistes, dont 7 femmes, venant du Ghana, du Nigéria et de Sierra Leone se sont réunis à Lagos du 21 au 23 juillet pour un atelier sous-régional pour passer en revue le progrès de leurs travaux dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA. Les groupes de travail ont discuté des contraintes et des solutions possibles, ont pris en compte de nouvelles propositions, le rôle des femmes et des jeunes travailleurs et ont plaidé en faveur d’une généralisation du VIH/SIDA comme activité syndicale et de l’idée de faire du VIH/SIDA un outil d’organisation pour les syndicats.

En premier lieu, les participants ont discuté de la durabilité future du projet VIH/SIDA de l’ICEM, qui arrive à expiration. Bien que le financement par les employeurs et les organisations nationales et internationales ainsi que la coopération avec les ONG et les organisations religieuses soient importante, l’engagement des leaders syndicaux est crucial dans la lutte contre la pandémie. Les syndicats devraient aussi aider à développer les compétences techniques de rédaction de proposition et de gestion de projet.

Des présentations sur les politiques VIH/SIDA sur le lieu de travail, le Recueil des directives pratiques du BIT sur le VIH/SIDA et le monde du travail et sur l’éducation des pairs ont été données par SMARTWork, une organisation financée par les Etats-Unis qui soutient des programmes sur le lieu de travail au Nigéria et dans d’autres pays avec la coopération des employeurs et des syndicats (SMARTWork est une abréviation de Strategically Managing AIDS Responses Together in the Workplace). Un représentant de l’organisation Nigeria Business Coalition against AIDS (NIBUCAA) a présenté des exemples de bonnes pratiques tirées d’études de cas au Nigéria.

Évaluation de la mission en Afrique de l’Ouest

Avant l’atelier, le coordinateur mondial VIH/SIDA de l’ICEM a visité le Ghana, la Sierra Leone et le Nigéria pour évaluer le travail effectué par les affiliés de l’ICEM durant les trois dernières années.

Son programme comprenait des réunions avec le secrétariat national VIH/SIDA à Freetown, des entreprises minières et le réseau des personnes séropositives de Sierra Leone (Network of HIV Positives in Sierra Leone). Ces rencontres ont souligné les contacts bien places que le syndicat des mineurs unis (United Mineworker’s Union) utilise pour son excellent programme VIH/SIDA ainsi que l’engagement en faveur des leaders.

Le coordinateur national VIH/SIDA au Nigéria a initié des activités novatrices pour NUPENG et PENGASSAN avec l’aide de SMARTWork et GHAIN, l’initiative mondiale VIH/SIDA au Nigéria. Un nouveau projet sponsorisé par le fonds humanitaire de l’affilié ICEM canadien CEP va être lancé bientôt.

Nouvelles de nos affiliés

Dans le dernier numéro du courrier électronique, nous avions fait un rapport sur les activités nationales soutenues par le projet VIH/SIDA de l’ICEM au Nigéria, en Zambie, en Côte d’Ivoire et en Sierra Leone.

Les affiliés de l’ICEM continuent leur travail contre le VIH/SIDA et les rapports de divers pays sont arrivés. Le syndicat ougandais des travailleurs miniers et associés (Uganda Mines and Allied Workers’ Union) a organisé deux cours de formation pour les conseillers VIH/SIDA en mai et en juin auxquels ont pris part 50 participants qui venaient développer leurs compétences en matière de conseil sur le lieu de travail. En tant que représentants des travailleurs, les syndicalistes ont une position de confiance particulière pour combattre la stigmatisation et la basse fréquence des CTV.

Le syndicat des ouvriers miniers de Namibie (Mine Workers Union of Namibia - MUN), avec la coopération du programme de santé, d’éducation et de sensibilisation occupationnelles (Occupational Health, Education and Awareness Programme - OHEAP) de la chambre des mines, a organisé un atelier d’éducation de groupe à Walvis Bay en mai. 26 participants de la mine d’uranium de Rössing, des fabricants de produits salins et chimiques ainsi que des membres des communautés voisines ont pris part à l’atelier.

L’ICEM et le MUN sponsorisent aussi une évaluation du programme OHEAP qui doit prendre fin en décembre. Durant les deux dernières années, la coopération entre le MUN et la chambre des mines s’est accrue, soulignant le rôle que joue le syndicat lors d’interventions contre le VIH/SIDA.

À l’île Maurice, le syndicat des employés de la chimie, de la manufacture et des industries liées (Chemical, Manufacturing and Connected Trade Employees’ Union) a organisé une campagne de sensibilisation. 192 participants, don’t des travailleurs saisonniers immigrés, ont pris part à la manifestation principale. Avec l’aide du projet VIH/SIDA de l’ICEM, 7'000 dépliants ont été imprimés. Une des cibles de la campagne était les saisonnières étrangères, qui deviennent souvent des professionnelles du sexe occasionnelles en raison de leur maigre salaire.

Le G8 crée un mécanisme de surveillance pour le VIH/SIDA

La pression exercée depuis trois ans par les syndicats et la société civile a mené au renouvellement de l’engagement du G8 en faveur de l’accès universel au traitement et aux soins, du renforcement des systèmes de santé et de la création d’un mécanisme pour suivre les progrès du G8 dans le domaine du VIH/SIDA.

Cette transparence accrue a été obtenue grâce à une campagne menée durant trois ans auprès des ambassades des pays du G8 et les ministres de l’ONU, l’OCDE et d’autres réunions intergouvernementales. En sept jours seulement, plus de 250 organisations, dont une majorité de syndicats, ont signé une déclaration mise en circulation par la campagne mondiale contre le SIDA (voir courrier électronique n°32 de mai 2008).

Les USA triplent le financement de la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme

La Chambre des représentants, par 303 voix contre 115, et le Sénat, par 60 voix contre 13, ont décidé le 24 juillet d’approuver un projet de loi qui autorise le renouvellement du PEPFAR (President's Emergency Plan for AIDS Relief) et lui attribue USD 48 milliards. Le projet a été signé par le président Bush le 30 juillet.

Le projet ainsi approuvé comprend une clause stipulant que plus de la moitié de l’aide du programme soit dédié aux traitements et aux soins. Il alloue USD 2 milliards au Fonds mondial pour l’année fiscale 2009. La législation contient également une exigence selon laquelle les organisations recevant de l’aide de PEPFAR aient une politique opposée au sexe commercial. La mesure inclut aussi une clause qui assouplira les restrictions de séjour aux USA dues au VIH/SIDA.

(Diverses sources listées dans www.kaisernetwork.org)

ONUSIDA publie un nouveau rapport sur l’épidémie mondiale du SIDA

Des avances considérables dans la prévention de nouvelles infections sont visibles dans un nombre de pays les plus touches par l’épidémie du SIDA. Cette conclusion est tirée du Rapport mondiale sur l’épidémie du SIDA. Le rapport, publié tous les deux ans, présente des exemples spécifiques dans des pays où les changements d’attitudes sexuelles entraînent une reduction du nombre de nouvelles infections par le VIH.

Cependant, le rapport montre aussi qu’en dépit du nombre de nouvelles infections, l’épidémie est loin d’être maîtrisée et le nombre de nouvelles infections augmente dans de nombreux pays.

Le Rapport 2008 est le plus complet des rapport sur les réponses au SIDA. Il comprend des données de 147 pays et permet aux lecteurs d’évaluer les progrès depuis 2001.

(Source: communiqué de presse d’ONUSIDA, 29 juillet)

Avancées record en Asie du Sud-Est

Selon le rapport ci-dessus, le Cambodge et le Laos comptent parmi les meilleurs réformateurs de la région pour la couverture en traitements ARV. En 2007, il y avait 26’000 Cambodgiens sur 29’000 nécessitant un traitement ARV qui en recevaient un. Le Laos fait également partie du petit groupe de pays en développement où la couverture dépasse les 75%.

Avec des chiffres absolus bien plus élevés, les progrès de la Thaïlande sont aussi impressionnants. Ils sont largement dus aux médicaments génériques meilleur marché. En novembre 2006, la Thaïlande mis en vigueur l’option de brevetage obligatoire, qui permet aux pays en développement de passer outré les patentes de médicaments chers en cas d’urgence de santé publique d’après les règles de l’OMC.

La Papouasie Nouvelle-Guinée a également beaucoup progressé dans l’augmentation des services de TCV, ainsi qu’en matière d’accès aux ARV ces dernières années. En Indonésie, toutefois, la vitesse de propagation de l’épidémie est parmi les plus élevées d’Asie. Elle qui était confine aux utilisateurs de drogues par injection s’est aujourd’hui propagée dans 32 provinces.

Le Fonds mondial confirme la 9ème Série

Le Conseil du Fonds mondial a confirmé la date du 1er octobre pour la 9ème Série d’appels à propositions, Presque six mois plus tôt que prévu originalement. La 10ème Série est prévue pour avril 2009.

Durant la période précédant la décision à propos des propositions de la 8ème Série pour laquelle la date limite était fixée au 1er juillet, le Comité technique d’examen des propositions donnera des informations plus complètes sur les propositions rejetées, y compris des suggestions de changement dans la perspective de soumettre la proposition à nouveau. Comme prévu, il y aura un nombre de changements par rapport aux procédures suivies dans les séries précédentes.

(Source: Global Fund Observer, numéro 90 du 26 juin 2008. Le GFO est service gratuit d’Aidspan (www.aidspan.org), une ONG basée au Kenya qui sert d’organisme de surveillance au Fonds mondial. Pour recevoir le GFO, envoyez un courrier électronique à [email protected])

Les subventions du Fonds mondial fonctionnent-elles pour les femmes ?

Un rapport d’Aidspan intitulé « Les subventions du Fonds mondial fonctionnent-elles pour les femmes ? Une évaluation de la réponse par genre des programmes financés par le Fonds mondial en Afrique subsaharienne » vient juste d’être publié. Il est disponible gratuitement, en anglais seulement, à l’adresse www.aidspan.org/aidspanpublications.

Le rapport d’Angela Kageni et David Garmaise fournit les conclusions d’une analyse effectuée par Aidspan sur toutes les 211 propositions approuvées par le Fonds mondial soumises par des pays d’Afrique subsaharienne lors des Séries 1 à 7. L’étude examine à quel point les propositions comprenaient des services et des activités « adaptés au genre ». Cette expression est utilisée pour les programmes qui offrent des services spécifiques pour les femmes ou promeuvent l’accès équitable aux services en général.

Pour cinq pays cible – le Kenya, le Malawi, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie – Aidspan a analysé non seulement les propositions, mais aussi les subventions dans leur application, pour déterminer quels résultats avaient été atteints dans les activités et services liés au genre.

(Source: Global Fund Observer, numéro 92 du 31 juillet 2008)

Jugement crucial au Kenya

La Cour suprême du Kenya a, pour la première fois, jugé qu’il était illégal de licencier quelqu’un en raison de leur séropositivité. Il a attribué une compensation de 2,2 millions de shillings kenyans (environ USD 35'000) à une femme pour licenciement abusif. Homepark Caterers avait mis fin au contrat de la serveuse cinq ans après qu’elle avait été testée positive au VIH.

Ce jugement, qui marque une étape historique, pourrait avoir des conséquences positives pour les 2,5 millions de Kenyans vivant avec le VIH, dont beaucoup cachent leur état par peur de la discrimination.

(Source: SAPA, 11 juillet)

Une nouvelle propagation du SIDA menace les centres d’appels en Inde

Un spécialiste du SIDA lance une mise en garde au sujet d’une nouvelle menace naissante dans les nombreux centres d’appels d’Inde, où le personnel, jeune, a de plus en plus de relations sexuelles avec de multiples partenaires lors d’aventures vécues durant les heures de nuit.

Bien que l’Inde ait fait de grands progrès dans la réduction de son taux d’infection par le VIH, la promiscuité entre les « Roméos des centres d’appels » est un souci important, a déclaré, lors d’une conférence médicale internationale, le Dr Suniti Solomon, qui avait détecté le premier cas de VIH en Inde en 1986.

Selon elle, l’Inde a atteint un plateau des infections. Son souci est maintenant les centres d’appels, où de nombreux jeunes travaillent la nuit pour s’adapter aux horaires de bureaux de leurs clients américains et européens.

On estime que les centres d’appel en Inde emploient quelques 1,3 millions de personnes, une majorité de jeunes fraîchement émoulus de l’école ou des universités, gagnant un salaire de départ de 25'000 roupies (USD 600) par mois, plus qu’un docteur travaillant à l’État. Il n’existe pas de statistique sur le nombre d’opérateurs de centres d’appels infectés par le VIH.

(Source: Associated Press Worldstream, 22 juin)

Nouvelles de Global Unions et de son programme

Dans sa dernière newsletter, l’Internationale de l’Éducation fait un rapport sur la controverse autour de la mise à disposition de préservatifs dans les écoles sud-africaines, ainsi que sur les ateliers tenus au Venezuela, en République dominicaine et au Mali. Les articles traitent également des préparations pour la Conférence internationale sur le SIDA à Mexico et les consultations sur la rédaction du Recueil de directives pratiques du BIT sur le VIH/SIDA et le monde du travail.

Le programme contre le SIDA de Global Union organise un forum sur le SIDA au travail pour faciliter la coopération entre les syndicats en prévision de la Conférence bisannuelle sur le SIDA qui aura lieu du 3 au 8 août à Mexico City.