Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

Appel aux affiliés de l'ICEM pour protester contre le licenciement du Président de l'USO colombien

9 janvier, 2012

Le 13 décembre, Ecopetrol, l'entreprise dont l'État détient 95% du capital, a licencié le Président du Syndicat colombien des travailleurs du pétrole (USO) pour tenter de se débarrasser d'un dirigeant démocratiquement élu et affaiblir le syndicat. Cette mesure a été prise en vertu d'une disposition légale interdisant à quiconque occupe une fonction officielle de s'engager en politique, après que Rodolfo Vecino ait pris la parole lors d'une manifestation commémorant le décès du Vice-président de la CUT, Jorge Ortega, à laquelle participait un candidat de la formation de gauche Polo Democrático. Or cette décision ne devrait s'appliquer qu'aux personnes occupant des postes de responsabilité dans une entreprise, ce qui n'est pas le cas de Rodolfo Vecino Acevedo. Il est absurde d'essayer d'utiliser la loi contre un dirigeant syndical qui ne fait que tenter d'influencer la politique de son entreprise ou de son pays dans l'intérêt des travailleurs qu'il représente. Les adhérents de l'USO sont, en grande majorité, des sympathisants du Polo Democrático.

Rodolfo Vecino

Cette attaque flagrante contre les libertés syndicales et l'autonomie des syndicats s'inscrit dans la ligne d'une longue tradition d'intimidation et de harcèlement de notre affilié USO. En 2011, l'USO a mené une vaste campagne pour l'amélioration des salaires et des conditions dans les multinationales étrangères, en particulier chez la canadienne Pacific Rubiales. Pour beaucoup, les autorités et le gouvernement font souvent passer les intérêts des multinationales étrangères avant ceux des travailleurs colombiens. Une autre raison cachée du licenciement arbitraire du Président de l'USO pourrait être la vive opposition du syndicat aux tentatives du gouvernement pour privatiser Ecopetrol. Un des principes défendus par l'USO est que l'industrie pétrolière doit rester nationale plutôt que de voir la richesse pétrolière du pays exportée par des compagnies étrangères.

La mesure prise à l'encontre de Rodolfo Vecino lui interdit aussi d'occuper un poste officiel pendant dix ans.

L'enquête contre Rodolfo Vecino a été menée par le Service de l'inspection disciplinaire d'Ecopetrol, qui a déjà lancé de nombreuses attaques systématiques contre le syndicat dans l'intention non dissimulée de le détruire. Trois autres dirigeants de l'USO sont dans le collimateur de ce service : le Secrétaire général Edgardo Lozano, le Responsable du sous-comité des pipelines, Jaime Rodriguez, et Joaquín Padilla dans la province de Cartagena. Plus d'un millier d'enquêtes sont en cours au Service de l'inspection disciplinaire contre des militants de l'USO.

Pendant la campagne contre Pacific Rubiales, les menaces qu'on suppose venir des paramilitaires se sont multipliées fin 2011, les dirigeants de l'USO faisant l'objet de menaces verbales et écrites d'enlèvement, de torture et de mort pour leur rôle dans la grève dans la province orientale de Meta. Officiellement, Pacific Rubiales condamne ces menaces. En 27 ans d'activité syndicale, Rodolfo Vecino a connu une tentative d'enlèvement de ses enfants, deux agressions et de nombreuses menaces. Vous pouvez consulter une vidéo dans laquelle il relate ces événements.

Le Congrès de l'ICEM de Buenos Aires, en novembre dernier, a voté une résolution de soutien aux travailleurs colombiens victimes d'attaques sournoises des employeurs et de nombreux organes de l'État. Vous pouvez écrire au Président d'Ecopetrol, Javier Gutierrez Pemberthy. Voyez aussi la lettre que lui a envoyée La Centrale Générale-FGTB belge ici.

4.500 syndicalistes ont été assassinés en Colombie au cours des 25 dernières années. Le nouveau Président national, Juan Manuel Santos, n'a pas mis fin à cette tradition de violence.