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29 janvier : Meeting de soutien aux métallos canadiens victimes d'un lock-out

17 janvier, 2011

L'attaque dirigée par U.S. Steel contre 900 adhérents de la section locale 1005 de l'United Steelworkers (USW) et un nombre bien plus élevé de retraités – 9.000 en tout – va se heurter à une solide opposition le 29 janvier lorsque des milliers de syndicalistes canadiens se rassembleront pour une journée d'action à Hamilton, dans la province de l'Ontario. C'est dans cette ville que le sidérurgiste américain a stupidement imposé un lock-out le 7 novembre, après le refus de la section locale 1005 de soumettre au vote de ses adhérents les coupes sombres proposées pour le renouvellement de leur convention collective (voir l'article précédent de l'ICEM ici)

Cette manifestation qu'organise la Fédération du travail de l'Ontario (FTO), débutera par une série de discours, le samedi 29 janvier à 13 heures, au Hamilton City Hall, 71 Main Street, suivis d'un défilé dans les rues de la ville.

Ce lock-out, qui dure maintenant depuis dix semaines, est ressenti comme le dernier des affronts d'une multinationale à la Loi sur Investissement Canada. Lorsque U.S. Steel a reçu du gouvernement canadien l'autorisation de racheter le sidérurgiste Stelco, il y a trois ans, il s'était engagé à maintenir l'emploi et la production. Mais, en l'espace d'une année, il a procédé au licenciement d'adhérents de l'USW dans les usines de Hamilton et Nanticoke, dans l'Ontario, et commencé à livrer à ses clients canadiens des produits fabriqués aux États-Unis.

En 2009, le procureur général du Canada a lancé une procédure contre l'entreprise pour non respect de la Loi sur Investissement Canada. L'obstruction et les mesures dilatoires d'U.S. Steel pour retarder le procès ont été mises en échec le mois dernier lorsqu'une cour d'appel fédérale a confirmé que le syndicat et d'autres parties étaient habilités à intervenir dans ce cas d'infraction à la loi.

Pendant les pourparlers de l'automne dernier, U.S. Steel a fait pression sur le comité de négociation de la section locale 1005 de l'USW pour qu'il accepte un plan de pension à deux vitesses qui priverait les nouvelles recrues d'un plan de prestations en vigueur depuis fort longtemps. La direction proposait aussi de désindexer les pensions des 9.000 retraités qui auraient alors tout à perdre devant l'inflation. U.S. Steel réclamait aussi un abaissement de l'indice du coût de la vie pour les travailleurs en activité et la suppression de deux semaines de vacances.

Lorsque le sidérurgiste a demandé au comité de négociation de soumettre ces concessions au vote des membres en activité et que celui-ci a refusé, il a alors déclaré le lock-out. U.S. Steel a immédiatement arrêté le versement des prestations de santé et d'invalidité. Suivant la législation du travail de l'Ontario, un employeur peut exiger un vote ponctuel sur une proposition finale de convention. Mais U.S. Steel n'a pas recouru à cette option, sachant pertinemment que la campagne de mobilisation pour la convention 2010 organisée par la section 1005 déboucherait immanquablement sur un "non".

En fait, à une réunion syndicale du 8 décembre, une motion demandant de mettre les propositions de la direction aux voix a été repoussée par 90% des adhérents de la section 1005.

L'USW a reçu un soutien appuyé des syndicats canadiens, dont le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et le Syndicat national de l'automobile du Canada (TCA-Canada). Le 5 juin, devant les piquets de grève de Hamilton, le Président national du SCFP, Paul Moist, a remis à la section locale 10.000 $ canadiens en déclarant "La défense des pensions des ouvriers de la métallurgie est un combat auquel le SCFP et tout le monde syndical doivent prendre part. Si on ampute les pensions du privé, ce sera ensuite le tour du secteur public."

Le TCA a aussi donné de l'argent à la section locale 1005 de l'USW et son Président, Rolf Gerstenberger, s'est adressé début décembre au Conseil national des délégués pour réclamer une campagne nationale de résistance au pouvoir sans cesse croissant des multinationales au Canada ainsi qu'un remaniement politique afin de combler les failles de la Loi sur Investissement Canada.

(Voir ici l'appel à la mobilisation [en anglais] lancé lors de la Journée d'action du 29 janvier à Hamilton.)