28 mars, 2023Le GMWU, Syndicat des Mines du Ghana, affilié à IndustriALL, lutte contre les violations constantes des droits des travailleurs chez Sunon Asogli Power (Ghana) Limited, qui exploite une centrale thermique alimentée au gaz naturel.
Depuis deux ans, le GMWU lutte contre Sunon Asogli Power qui viole les droits des travailleurs en toute impunité. La compagnie d’électricité, qui exploite une centrale de 560MW à Kpone, propriété pour partie du Fonds chinois de développement africain, prévoit d’étendre ses activités à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique australe. Sunon Asogli Power est une filiale de Shenzen Energy Group, originaire de Guangdong, en Chine.
Le syndicat a recruté des travailleurs et travailleuses de l’usine et a obtenu une certification pour la négociation collective qui l’autorise à représenter le personnel, conformément au droit du travail ghanéen. Mais Sunon Asogli Power a refusé de reconnaître le syndicat. Elle a abusivement mis fin aux contrats de trois dirigeants syndicaux locaux lorsque ceux-ci ont informé la société qu’ils représentaient le syndicat au niveau de l’entreprise.
Dans une affaire portée devant la Commission nationale du travail, au travers de laquelle le GMWU souhaitait pouvoir bénéficier de ses droits syndicaux, la dite Commission a émis une directive le 27 avril 2022, selon laquelle Sunon Asogli Power devait reconnaître la certification en matière de négociation collective qui avait été octroyée au syndicat. En outre, les parties doivent constituer un comité de négociation permanent pour négocier et résoudre tout désaccord, faute de quoi elles doivent faire rapport à la Commission. Celle-ci a souligné que l’entreprise devait se conformer à la législation du travail et cesser de chercher des excuses pour ne pas le faire.
Le Secrétaire général du GMWU, Abdul-Moomin Gbana, déclare :
“Les actes posés par Sunon Asogli Power constituent une attaque contre le droit que constitue la liberté syndicale ainsi que contre le droit de négociation collective. Malheureusement, les autres travailleurs et travailleuses sont soumis à des actes quotidiens d’intimidation, de victimisation et d’abus pour avoir simplement décidé d’exercer librement leur droit à la liberté syndicale garanti par la Constitution de la République du Ghana et les Conventions 87 et 98 de l’OIT”.
La centrale syndicale TUC Ghana, à laquelle le GMWU est affilié, soutient sa campagne contre ces abus de droits.
“Cette évolution regrettable, si elle n’est pas freinée, constituerait une violation des droits des travailleurs tels qu’ils sont inscrits dans la Constitution et la loi sur le travail de 2003 et aurait un impact sur nos efforts de syndicalisation”,
déclare Joshua Ansah, Secrétaire général adjoint du TUC.
“Nous sommes aux côtés du GMWU dans son soutien sans faille à la défense des droits des travailleurs et travailleuses de la centrale électrique de Sunon Asogli. L’anti-syndicalisme de l’entreprise doit être condamné. Son mépris des normes du travail nationales et internationales est inacceptable”,
a pour sa part déclaré Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne.
Bien que la Chine ait cessé de soutenir la construction de centrales à charbon à l’étranger dans le cadre de son initiative “Ceinture et Route” (Nouvelle route de la soie) en 2021, en faveur de projets énergétiques verts et à faible émission de carbone dans les pays en développement, elle continue de financer d’autres sources d’énergie non renouvelables, notamment le gaz, le gaz naturel liquéfié et le pétrole. Le Ghana est l’un des bénéficiaires de certains des prêts accordés aux pays africains.