24 mars, 2014L'étude publiée récemment par le Centre pour les droits sociaux et du travail (CSLR) sous le titre "Labour Protests in Russia in 2008-2013" fournit un aperçu des conflits et actions de protestation liés au travail qui ont eu lieu en Russie au cours des six dernières années.
Les chercheurs, dont le but était d'étudier le niveau des conflits dans le domaine social et des relations du travail en Russie, ont ainsi montré que les actions de protestation ont été le plus nombreuses à la fin de 2013. Cet indicateur dépasse le niveau record précédent de 2009. Cette année-là, la situation s'expliquait par le fait que la crise économique avait entraîné une vague de protestations trois fois plus nombreuses qu'en 2008.
D'après le texte, de nombreux experts voient dans la situation du deuxième semestre 2013 un signe annonciateur et inévitable d'une crise économique. Le niveau de la production n'a pas augmenté, la monnaie s'affaiblit et beaucoup entrevoient une progression du chômage. Pour les chercheurs, les causes principales de ces protestations sont "la politique des chefs d'entreprises" et "le refus de la direction de négocier".
Cette étude se fonde sur un suivi quotidien des grandes sources d'information médiatique, notamment de ressources en ligne spécialisées dans les questions de travail, ainsi que d'agences d'information centrales et régionales. Elle estime que les résultats de cette recherche donneraient à voir une augmentation des situations de conflit et permettraient de prévenir les troubles sociaux les plus difficiles qui pourraient résulter d'actions revendicatives. Les données étudiées en 2013 provenaient de plus de 80 sources.
L'étude explique qu'à la fin de 2013, les travailleurs russes ont suivi les trois grandes étapes utilisées pour exprimer son mécontentement; la plupart du temps en faisant d'abord connaître leurs revendications, puis en organisant des réunions de protestation et en recourant à la grève. Elle conclut en outre que ces méthodes n'ont rien en commun avec la procédure de règlement des conflits collectifs du travail énoncée dans le code du travail russe.
Dans les circonstances actuelles, la méthode choisie est la seule façon d'obtenir des résultats, compte tenu de la situation économique et politique actuelle. Étant donné le nombre de conflits ayant débouché sur une grève, l'étude conclut que les travailleurs russes préfèrent habituellement résoudre les conflits de manière pacifique parce qu'ils sont convaincus que les positions extrêmes ne font qu'aggraver la situation dans leurs entreprises, sans pour autant régler leurs problèmes ou améliorer leur situation. C'est pourquoi elle conclut que "Les mouvement sociaux qui se produisent actuellement (en Russie) sont une invitation insistante au dialogue. Or, beaucoup d'employeurs ne le comprennent pas."
Le Centre pour les droits sociaux et du travail (CSLR) est une organisation non-gouvernementale à but non lucratif russe qui a pour objet la promotion, le respect et la protection des droits sociaux et des droits au travail.
Le texte intégral de l'étude est disponible sur le site Internet du CSLR: http://trudprava.ru/expert/analytics/protestanalyt/1047