10 février, 2022Plus de 500 travailleurs et travailleuses de la cimenterie de Dangote Industries Zambia Limited à Masaiti, près de Ndola, avaient entamé une grève sauvage du 25 au 28 janvier pour revendiquer de meilleurs salaires et conditions de travail.
Environ 1.300 personnes sont employés dans cette usine, principalement par des sous-traitants, Dangote n’en employant que 178 directement. La plupart des salariés directs font partie de la direction.
Les travailleurs et travailleuses se sont croisés les bras après l’échec des négociations entre Silondwa Engineering et le Syndicat des mineurs de Zambie (MUZ). Il a rejeté l’augmentation de salaire de 15 % proposée par l’employeur au cours des négociations et a revendiqué à la place une augmentation du salaire mensuel minimum de K1000 (55 dollars) à K2500 (136 dollars).
Selon l’accord final conclu entre le syndicat et l’employeur, une hausse des salaires de K1000 s’appliquera uniformément pour tous. Le MUZ, affilié à IndustriALL Global Union, compte 445 membres dans l’usine et a signé un accord de reconnaissance avec l’employeur.
Depuis quelques années, le MUZ fait campagne pour que les travailleurs et travailleuses soient directement employés par Dangote au lieu d’être employés par une tierce partie. Bien que travaillant pour Dangote, leur employeur direct légal est le sous-traitant Silondwa Engineering, qui a un contrat de “fourniture de services de main-d’œuvre”. Cette convention est limitée à trois ans, ce qui signifie que les contrats sont à court terme et n’offrent aucune sécurité d’emploi.
L’une des conventions antérieures entre Dangote et Silondwa Engineering contenait des clauses antisyndicales flagrantes stipulant que “le contractant doit veiller à ce que ses salariés ne participent pas à des activités syndicales et à des grèves entraînant l’arrêt du travail”. Le MUZ affirme que Silondwa Engineering a tenté d’inciter les travailleurs à adhérer à un syndicat jaune apprécié par la direction, mais que les travailleurs y ont opposé une forte résistance.
De plus, une visite du site par le syndicat et le ministère du travail pour résoudre la grève a révélé que les installations sanitaires de la cimenterie sont sales, la plomberie étant en mauvais état et les toilettes n’ayant pas de chasse d’eau. Ce grave danger pour la santé des travailleurs a incité le ministère à ordonner la fermeture immédiate des installations et à demander à la direction de les mettre en conformité avec les normes nationales de santé et de sécurité au travail.
Joseph Chewe, Président du MUZ, déclare que le syndicat lutte contre l’externalisation de la main-d’œuvre :
“Le gouvernement doit s’attaquer rapidement au problème de l’externalisation, en particulier dans les entreprises productrices de ciment, et veiller à ce que les travailleurs et travailleuses soient employés directement par les entreprises principales.”
Le MUZ affirme que l’externalisation est préjudiciable au bien-être des travailleurs et travailleuses, car elle crée des conditions de travail précaires telles que des contrats temporaires et des bas salaires.
“Nous félicitons le MUZ pour sa victoire. Nous attendons des entreprises panafricaines comme Dangote qu’elles offrent des salaires vitaux et des conditions de travail décentes. Pourtant, nous sommes consternés, et nos attentes sont refroidies, par les situations d’emploi précaires et les mauvaises conditions de travail à la cimenterie de Masaiti.
Nous appelons Dangote à offrir des conditions de travail décentes en créant des emplois permanents en Zambie,”
a déclaré Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne.