19 juillet, 2012La longue bataille des métallurgistes mexicains chez DMI pour se syndiquer au STIMAHCS a pris fin finalement, le 6 juillet, par une victoire, après un combat patient et déterminé, ce qui donne une idée des barrières érigées contre la liberté syndicale au Mexique.
Le syndicat de métallurgistes STIMAHCS, affilié à IndustriALL, est membre du Frente Auténtico del Trabajo (FAT) qui œuvre en alliance avec le syndicat UE aux États-Unis, un autre affilié de IndustriALL. Pour syndiquer le personnel de Dimensional Metals Inc. (DMI), STIMAHCS avait besoin de remporter deux élections, et de gagner de nombreux procès, sous la menace constante de violences physiques et de coups en vache donnés par un syndicat corrompu d’entreprise, ainsi que du licenciement de syndicalistes connus.
La première élection dans l’entreprise a mis deux ans pour se réaliser, mais elle a pu être finalement organisée et remportée le 8 octobre 2010. Cette élection démocratique avait été annulée par des appels présentés par un syndicat jaune. Le 4 juillet 2012, le comité fédéral d’arbitrage et de conciliation a ordonné la tenue d’une élection le 6 juillet dans l’usine. Le choix de cette date avait redonné espoir au syndicat d’entreprise car elle correspondait à une journée de célébration de la famille au Mexique et pouvait faire croire que des travailleurs et travailleuses ne participeraient pas au scrutin.
Le jour du scrutin, un groupe de casseurs avait été rassemblé par le syndicat jaune aux portes de l’usine pour intimider les travailleurs et travailleuses. Il a même tenté à plusieurs reprises de les empêcher d’entrer. Quand près de 100% des salariés avaient décidé de voter pour le STIMAHCS, la seule possibilité du syndicat jaune pour reporter l’élection était de déclencher un conflit. Les efforts concertés du STIMAHCS ont permis d’éviter cela.
Une victoire électorale décisive a été obtenue, seules quatre personnes ont voté pour le syndicat jaune. Les nouvelles relations de travail à l’usine bénéficieront à la direction comme à la main-d’œuvre, et les nouveaux responsables syndicaux ont immédiatement fait l’éloge de l’entreprise d’avoir permis qu’une élection neutre ait lieu, un exemple rarissime du comportement d’un employeur au Mexique.