28 novembre, 2016À l’issue d’une audience de deux heures ce 22 novembre, 26 militants syndicaux ont été relaxés alors qu’ils avaient été accusés d’actes illégaux lors de leur participation à des actions de protestations l’année dernière.
Dans son verdict, le juge de la Haute Cour précise que les travailleurs ont agi dans le respect de la loi et que leur action a été menée de manière pacifique et non-destructive et qu’elle avait pour but l’obtention de l’équité au niveau de politiques nationales.
En novembre 2015, les syndicats étaient descendus dans les rues de Jakarta pour protester contre une proposition de réglementation du salaire minimum. Après une intervention violente contre les manifestants, 26 militants syndicaux, dont le Secrétaire général de la KSPI et six membres de l’affilié d’IndustriALL, la Fédération des métallurgistes indonésiens (FSPMI) ont été arrêtés et présentés au tribunal pour l’organisation de cette manifestation et désordre public.
Pendant la tenue du procès, la Confédération indonésienne des travailleurs unis, ensemble avec l’Institut d’assistance juridique de Jakarta et un certain nombre d’organisations et de syndicats, dont la FSPMI, a organisé une manifestation devant le tribunal en soutien aux militants. Ce rassemblement s’inscrivait dans la continuité de la lutte des syndicats pour un salaire minimum à Jakarta. La manifestation a démarré devant les bureaux du Gouverneur de Jakarta, est passée devant la Cour Constitutionnelle et la Cour Suprême pour se terminer devant la Haute Cour où se tenait le procès.
Au nombre des revendications des syndicats indonésiens, on retrouve :
- le retrait par le gouvernement de la réglementation sur la fixation du salaire minimum avec la formule PP 78/2015 prévoyant des normes à deux vitesses pour le calcul des salaires ;
- l’augmentation du salaire minimum en 2017 de 15 à 20% ;
- l’appel pressant à la Cour Suprême de prendre une décision immédiate de révision de la réglementation PP 78/2015 sur le salaire minimum ;
Les syndicats saluent la décision de la cour à l’issue d’un long combat. Un communiqué commun indique :
“Gagner cette affaire va nourrir notre énergie afin de poursuivre la lutte contre la nouvelle réglementation du gouvernement sur les bas salaires.”
Le Secrétaire général d’IndustriALL Valter Sanches a déclaré :
“Les droits syndicaux relèvent des droits de l’homme, ils ne doivent pas être criminalisés et doivent être dûment respectés dans chaque pays. Nous adressons nos plus chaleureuses félicitations à nos camarades d’Indonésie pour leur victoire et la libération des dirigeants syndicaux. Nous allons continuer à suivre l’évolution de la situation sur le salaire minimum à Jakarta et allons donner tout le soutien possible dans ce domaine aux syndicats indonésiens qui se battent pour les droits des travailleurs. Cette victoire est particulièrement symbolique pour tous les syndicats qui se battent pour faire, dans chaque pays, du salaire minimum un salaire vital.”