10 avril, 2014Trente-trois travailleurs ont remporté une importante victoire dans leur combat pour leur réintégration à Vidriera del Potosí. Cette entreprise, qui a licencié des centaines de travailleurs en 2008 pour avoir formé un syndicat indépendant, fabrique des bouteilles pour la marque de bière à l’exportation Corona Extra et est une filiale de Grupo Modelo-AB InBev.
Le syndicat indépendant Sindicato Único de Trabajadores de la Empresa Industria Vidriera del Potosí (SUTEIVP), avec le ferme soutien de ses membres (environ 850), a obtenu 19% de hausse salariale en 2007, plus que quiconque depuis longtemps dans la région. La réplique des entreprises situées dans la zone industrielle de San Luis Potosí ne s’est pas fait attendre. Elles ont estimé qu’elles ne pouvaient pas tolérer ce précédent inacceptable dans les relations sociales, qui montrait qu’un syndicat indépendant fondé par les travailleurs eux-mêmes pouvait fournir une alternative au syndicalisme “officiel”.
« Vidriera del Potosí a commencé à licencier ses travailleurs il y a six ans, trois mois et neuf jours, en représailles contre leur décision de quitter le CTM et de former un syndicat indépendant capable d’obtenir des améliorations substantielles en matière de salaires, d’avantages divers et de conditions de travail au sein de cette entreprise de fabrication de bouteilles, qui fournit la marque à l’exportation Corona Extra » indique Francisco Retama, le conseiller politique du SUTEIVP.
Les syndicalistes licenciés, avec le soutien inestimable de leurs conjoints et de leurs familles, ont maintenu fermement leur position, à savoir continuer le combat sous le slogan « pas de retour en arrière » et ont fait connaître leur combat. Ils ont reçu un large soutien et une solidarité à l’intérieur du Mexique ainsi qu’à l’international.
La réintégration des membres du SUTEIVP qui font de la résistance est une revendication récurrente de la campagne des Journées d’Action pour le Mexique menées par IndustriALL, les syndicats démocratiques mexicaines et la Trinational Solidarity Alliance pour défendre le droit du travail et les droits syndicaux en faveur des travailleurs mexicains. Une plainte concernant cette affaire a également été soumise au Comité de la liberté syndicale de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui, il y a trois ans, a ordonné aux autorités de résoudre ce problème “dans un avenir rapproché”.
En plus d’ordonner la réintégration des membres du syndicat indépendant, le Conseil de Conciliation et d’Arbitrage « a ordonné à l’entreprise défenderesse INDUSTRIA VIDRIERA DEL POTOSÍ, S. A. DE C. V. de réintégrer les travailleurs à leur poste et aux mêmes conditions d’emploi que celles en vigueur lors de leur licenciement et de leur payer une somme correspondant aux salaires non-payés, » qui vont continuer à s’accumuler « jusqu’à ce qu’ils soient réintégrés en accord avec cette ordonnance. »
C’est maintenant une tâche de la responsabilité des administrateurs de Grupo Modelo qui ont été désignés après le rachat de l’entreprise brassicole par le consortium belgo-brésilien AB-Inbev. Celui-ci doit verser les salaires dus aux travailleurs licenciés ainsi que les autres prestations prévues par la loi et qui continueront à s’accumuler jusqu’à ce que les travailleurs soient réintégrés aux postes qui étaient les leurs lors de leur licenciement.
IndustriALL salue cette victoire majeure de son affilié SUTEIVP, obtenue à l’issue d’une âpre bataille et d’une résistance exemplaire. Nous espérons que l’entreprise se conformera à l’ordonnance et nous réitérons notre soutien en faveur de la réintégration des travailleurs licenciés.