1 novembre, 2024La Cour constitutionnelle indonésienne a validé 21 des 71 requêtes déposées par les syndicats concernant la loi controversée sur la création d’emplois et a ordonné au gouvernement de promulguer une nouvelle loi dans un délai de deux ans, ce qui constitue une victoire pour les syndicats.
La loi sur la création d’emplois, communément appelée loi Omnibus, a été promulguée par le président de l’époque, Joko Widodo, en 2020. Soutenus par IndustriALL, les syndicats indonésiens se sont battus contre cette loi qui dégrade les conditions de travail.
À la suite d’un recours juridique déposé par le parti travailliste, la Confédération des syndicats indonésiens (KSPI), la Confédération générale des travailleurs indonésiens (KSPSI-AGN), la Confédération des travailleurs indonésiens unis (KPBI) ainsi que la Fédération des syndicats indonésiens de la métallurgie (FSPMI), la Cour constitutionnelle a statué, le 31 octobre dernier, que les travailleurs et travailleuses devaient être prioritaires lors de l’examen de l’embauche de travailleurs étrangers, que les contrats de travail à durée déterminée ne devaient pas dépasser cinq ans et qu’il devait y avoir deux jours de repos par semaine au lieu d’un.
En ce qui concerne le système de relations sociales, la plus haute juridiction a déclaré qu’une délibération en vue d’un consensus est nécessaire dans les négociations bipartites et que le licenciement ne peut se faire que par le biais d’une ordonnance d’une institution compétente, qui doit se référer à la loi sur le règlement des litiges en matière de relations sociales.
Environ 500 syndicalistes et militants du parti travailliste se sont rassemblés devant la Cour constitutionnelle pour attendre la décision. Le président du parti travailliste, Said Iqbal, a déclaré que la décision de la Cour était une victoire pour les travailleurs et travailleuses indonésiens. Il a exhorté le président Prabowo Subianto à respecter la décision et à ne pas l’interpréter autrement.
“La décision de la Cour constitutionnelle sur la loi Omnibus marque une victoire monumentale de la FSPMI ainsi que d’autres syndicats dans la lutte permanente en faveur des droits des travailleurs et travailleuses. Cette décision souligne non seulement l’importance d’une gouvernance transparente, mais réaffirme également le rôle vital de la défense des intérêts des travailleurs et travailleuses dans l’élaboration de lois qui les protègent et autonomisent. Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude pour le soutien apporté par IndustriALL et tous les syndicats de la région Asie-Pacifique”,
a déclaré Prihanani Boenadi, Coprésidente du Comité exécutif d’IndustriALL pour l’Asie-Pacifique.
La décision historique formule également en détail les exigences du système de salaire minimum, notamment que le revenu doit répondre aux besoins raisonnables des travailleurs et de leurs familles, n l’alimentation, le logement, l’éducation, la santé et la retraite, et que les employeurs doivent non seulement tenir compte de la capacité financière et de la productivité d’une entreprise pour fixer la structure et l’échelle des salaires, mais aussi de la catégorie, du poste, de l’ancienneté, de l’éducation et de la compétence des travailleurs et travailleuses.
“Il s’agit d’un combat de longue haleine dans lequel IndustriALL s’est fortement engagée avec ses affiliés. Cette victoire est importante non seulement pour les travailleurs et travailleuses indonésiens, mais elle devrait aussi avoir des répercussions sur les tentatives similaires d’autres gouvernements dans la région. Nous continuerons à lutter contre les tentatives d’érosion des droits des travailleurs et travailleuses, mais pour l’heure, nous félicitons nos affiliés indonésiens et leurs adhérents”,
a déclaré le Secrétaire général d’IndustriALL, Atle Høie.