24 avril, 2020Les affiliés espagnols à IndustriALL Global Union, CCOO de Industria et UGT-FICA, ont signé un accord avec le gouvernement et les exploitants des centrales au charbon en cours de fermeture - Endesa, Iberdrola et Naturgy – pour une transition juste pour le secteur énergétique. L’accord inclut notamment la mise en place de mesures de protection des travailleurs.
L’accord prévoit la création d’un cadre de soutien aux travailleurs concernés grâce à des plans de formation et des mesures de réinsertion externe.
Ces dernières années, les perspectives d’exploitation des centrales thermiques ont été impactées par un certain nombre de facteurs techniques, économiques et réglementaires, tels que les politiques de transition vers les énergies renouvelables, alors que les entreprises de services publics doivent investir pour réduire les émissions des centrales électriques. Selon une directive européenne, les centrales électriques qui n’investiraient pas dans la baisse de leurs émissions devront fermer d’ici 2020.
La fermeture de 12 centrales thermiques sur 15 en Espagne touchera quelque 2 300 travailleurs, dont 1 300 sont directement employés par les trois entreprises susmentionnées, tandis que 1 000 travaillent pour des sous-traitants.
Aux termes de l’accord signé le 17 avril, le gouvernement et les entreprises s’engagent à rechercher activement des investisseurs ayant des projets pouvant être implantés dans les zones touchées - les Asturies, l’Aragon, la Castille, le León, la Galice et l’Andalousie - et tenant compte des caractéristiques et des particularités de ces territoires.
Les entreprises signataires se sont engagées à élaborer des plans de soutien et à s’efforcer de maintenir l’emploi par la délocalisation des emplois directs et la priorité donnée au recrutement des travailleurs des entreprises auxiliaires. Notamment, elles étudient des plans d’aide à la réinsertion externe de leur personnel et envisagent d’embaucher en priorité les travailleurs des entreprises auxiliaires pour les tâches liées aux nouvelles activités ainsi qu’au démantèlement et à la rénovation des usines.
Des mesures spécifiques seront prises pour faciliter l’emploi des travailleurs de plus de 52 ans, dont la fourniture d’un soutien aux entreprises pour percevoir des primes à leur embauche. Les entreprises feront également des propositions d’investissements en matière de production énergétique à partir des sources renouvelables dans ces territoires.
Les syndicats s’engagent à faciliter la réalisation et le suivi des engagements en matière de formation, de prévention des risques professionnels, de réindustrialisation et de diffusion de l’accord.
Les parties ont convenu d’établir un comité de suivi dont le mandat sera de veiller au respect de l’accord, et qui se réunira tous les six mois ou chaque fois que l’une des parties le demandera.
Agustín Martin, Secrétaire général de CCOO de Industria, a commenté:
« Nous travaillons sans relâche sur la question de la transition énergétique et pour qu’elle soit réalisée équitablement pour les travailleurs et les territoires touchés. Nous continuerons de proposer, de négocier et de signer des accords dans le but d’offrir de nouvelles perspectives aux personnes affectées. Cet accord sert de base aux signataires à tous les niveaux (étatique, régional, provincial, des comtés et local) afin de trouver des solutions bénéfiques pour les travailleurs touchés par la fermeture des centrales au charbon. »
Pedro Hojas, Secrétaire général de l’UGT-FICA, a indiqué:
« Nous travaillons depuis le début des négociations, qui ont démarré il y a plus d’un an, pour garantir une transition juste en faveur des travailleurs de la principale entreprise et de l’entreprise sous-traitante, et pour que les territoires disposent d’alternatives industrielles et en matière d’emploi. Les entreprises propriétaires de centrales thermiques se sont engagées à investir dans ces territoires leurs propres projets et à attirer d’autres types de projets.
« Tous les échelons administratifs, c’est-à-dire tant le gouvernement national que les communautés autonomes et les mairies, se sont engagés à collaborer et à fournir les ressources économiques nécessaires pour que personne ne se retrouve sans emploi. Cet accord jette les bases de la réalisation des objectifs que nous avons fixés au début des négociations. »
Le secteur de l’électricité en Espagne, qui emploie 85 000 personnes, représente près d’un quart de la consommation énergétique finale du pays et contribue à hauteur d’environ 2% au PIB.