11 mai, 2016IndustriALL Global Union a réuni récemment, à Bahreïn, les principaux leaders syndicaux des secteurs de la métallurgie, de la construction navale et de l’énergie, pour examiner, en collaboration avec la Fédération générale des syndicats de Bahreïn (GFBTU), les différentes possibilités d’établissement de syndicats au niveau sectoriel.
Selon l’Autorité de régulation du marché du travail de Bahreïn, le pays comptait au total 725 113 travailleurs fin 2015, dont 60 per cent (566 785) de travailleurs migrants.
Les industries du pétrole et de l’aluminium, qui sont parmi les principaux secteurs d’exportation, jouent un rôle clé pour le produit intérieur brut (PIB) du pays. L’usine d’Aluminium Bahrain (ALBA), qui possède une des plus grandes fonderies au monde, emploie environ 2 800 travailleurs, parmi lesquels des travailleurs migrants. La compagnie pétrolière de Bahreïn (BAPCO), qui est la plus grande compagnie pétrolière du pays, emploie quant à elle 2 400 travailleurs, et les chantiers de la construction et de la réparation navales ASRY (Arab Shipbuilding and Repair Yard), jusqu’à 2 000 travailleurs.
Les leaders syndicaux bahreïni, représentant les travailleurs de plusieurs entreprises, ont indiqué qu’ils avaient dû faire face au manque de coopération des employeurs avec les syndicats indépendants et démocratiques de la GFBTU, et rencontré des difficultés à syndicaliser les travailleurs dans les petites et moyennes entreprises (PME), qui sont de loin les plus nombreuses dans le pays.
Les leaders syndicaux ont souligné l’importance de parvenir à une plus grande intégration des activités syndicales et des échanges entre les syndicats à l’échelle mondiale, et mis l’accent sur les principales priorités de développement des activités syndicales dans les secteurs de l’énergie et de la métallurgie.
Les leaders syndicaux ont attribué la faible participation des femmes dans les secteurs industriels, malgré leur participation active à la réunion d’IndustriALL du 3 mars, à la nature des industries ainsi qu’aux changements économiques et sociaux qu’a connu le pays au cours des dernières décennies. Les leaders syndicaux ont donné un degré de priorité élevé à la hausse de la participation des femmes et des jeunes dans les activités syndicales ainsi qu’à leur accès à des positions de direction.
Les participants ont été informés sur les travaux en cours d’IndustriALL aux niveaux régional et mondial. Les accords-cadre mondiaux et les activités des entreprises multinationales ont également été examinés, notamment en ce qui concerne les activités à Bahreïn de la société ENGIE (anciennement GDF SUEZ), établie en France.
La lutte des travailleurs bahreïni remonte à plusieurs décennies, plus précisément avant la découverte du pétrole dans le pays en 1932. Ainsi, en 1938, les travailleurs de BAPCO réclamaient la constitution d’un syndicat, l’amélioration des conditions de travail, que les employeurs arrêtent de favoriser les étrangers, et l’octroi des emplois disponibles aux Bahreïnis. En 2004, ce combat a débouché sur la création de la GFBTU, qui syndicalise aussi bien les travailleurs bahreïni que les travailleurs migrants.
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, a déclaré :
« Bien que cette organisation soit relativement jeune, nos compagnons de la GFBTU démontrent un syndicalisme démocratique exemplaire dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. IndustriALL Global Union prendra toutes les mesures nécessaires pour soutenir la GFBTU et ses structures sectorielles, dont la création devrait être imminente, qui représentent la véritable voix des travailleurs à Bahreïn ».