9 août, 2018300 travailleurs employés par la compagnie minière canadienne Orosur, en Uruguay, risquent de perdre leurs emplois si la seule société d’extraction et de traitement de l’or du pays arrête ses activités.
La situation dans la mine, située à Minas de Corrales, dans le département de Rivera, se dégrade. 180 travailleurs perçoivent actuellement des allocations chômage, auxquels s’ajouteront, selon la compagnie, une centaine d’autres travailleurs à la fin du mois.
Le 14 juillet, Loryser, une des filiales de la compagnie, a sollicité l’autorisation des tribunaux uruguayens de conclure un arrangement avec ses créanciers. Dans le même temps, Orosur a reconnu devoir obtenir un crédit de 8 millions de US$ pour rembourser ses dettes et poursuivre ses activités.
La compagnie minière a également indiqué avoir besoin d’une autorisation de la Division nationale de l’environnement (Dinama) pour exploiter un troisième site, actuellement classé comme zone d’importance environnementale.
Les affiliés à IndustriALL dans le pays, le syndicat national des métallurgistes et des branches connexes (UNTMRA), collaborent avec la compagnie et le gouvernement pour parvenir à une solution. La situation est critique pour la communauté vivant aux alentours de la mine en raison de l’offre limitée d’emplois.
La compagnie n’aurait pas dû attendre si longtemps avant d’annoncer une décision ayant de telles conséquences. Les ressources naturelles sont limitées; la compagnie savait que ce jour viendrait et pourtant aucun plan d’intervention n’existe pour la ville.
En outre, le contrat signé par la compagnie avec le gouvernement uruguayen l’oblige à mettre en place un fonds pour la conversion de la ville en un centre de transformation alimentaire, ce qui n’a toujours pas été fait,
a indiqué Eduardo Burgos, membre de la direction d’UNTMRA.
Le 10 août, UNTMRA organisera une assemblée publique pour trouver d’urgence une solution. Seront présents, les représentants du gouvernement, dont les ministres de l’industrie et du travail.
Une solution viable doit être trouvée avant la fin du mois ou la mine fermera. Nous demanderons aux ministres de l’industrie et du travail de nous aider à trouver une solution rationnelle. Une possibilité serait qu’un paiement garanti soit versé aux travailleurs par la caisse d’assurance chômage pendant une année, année durant laquelle ces travailleurs pourraient bénéficier d’une formation. Nous devons faire en sorte que les travailleurs ne soient pas laissés sans protection,
a ajouté Burgos.
Le Secrétaire régional d’IndustriALL, Marino Vani, a déclaré:
Nous soutenons notre affilié et son exigence de parvenir à une solution permettant à la fois de sauver les emplois et de prendre en compte les intérêts de la population de Minas de Corrales. L’Uruguay a besoin d’une infrastructure industrielle solide à l’appui de son développement, et le gouvernement doit avoir une politique active empêchant de telles fermetures.