5 mars, 2015IndustriALL demande à ses syndicats affiliés d’entreprendre des actions pour la Journée internationale de la femme le 8 mars.
Nous commémorons ce 8 mars la Journée international de la femme dans un contexte de violences qui touchent de plus en plus de femmes dans le monde : femmes victimes de conflits armés et d’intolérance religieuse – des conflits qui n’ont rien à voir avec la religion, au cours desquels les femmes sont utilisées comme instruments de guerre.
Ces crises et la poursuite des difficultés économiques constituent une menace directe à l’encontre des droits des femmes et une attaque contre les réalisations des femmes. En 2015, les femmes continuent de subir la persistance de la violence, des rôles traditionnels qui leur sont attribués et des stéréotypes propres aux femmes, de préoccupations émergentes relevant de l’environnement, de l’absence d’un accès aux services de santé et de l’extrémisme.
Les préjugés sociaux, les structures raciales, culturelles, sociales, économiques, religieuses et politiques se repaissent de l’exploitation des femmes. Les femmes sont encore vulnérables aux violences domestiques et dans la société, ainsi que de l’absence de nombreuses protections juridiques comme le congé de maternité.
En Europe, l’austérité signifie que les allocations de maternité sont supprimées et que les progrès réalisés pour encourager les pères à participer davantage aux tâches familiales sont voués à l’échec. Dans de nombreux cas, les femmes ont encore le choix d’être des mères ou des travailleuses.
La région Asie-Pacifique de IndustriALL a placé ce 8 mars sous le signe de la protection de la maternité pour toutes les femmes, une revendication nécessaire en raison de l’arrivée en nombre toujours plus grand de travailleuses précaires qui ne bénéficient pas de protection de la maternité quand elles travaillent de manière occasionnelle et dans des conditions informelles.
La négociation collective peut compenser l’absence d’une législation favorable aux femmes. Toutefois, les syndicats doivent s’assurer que les revendications des femmes ne se trouvent pas compromises dans les négociations par des propositions faites par des hommes. Même si les femmes constituent une main-d’œuvre majoritaire dans des industries comme l’électronique et la confection, elles sont loin d’être représentées convenablement dans les directions syndicales. Cela constitue pour elles un handicap quand il s’agit de négocier des hausses salariales et de meilleures conditions de travail.
Christine Olivier, présidente du comité des femmes de IndustriALL, souligne le véritable défi auquel les femmes sont confrontées:
“La syndicalisation chez les femmes est en moyenne de 40 pour cent, et pourtant les femmes occupent seulement 15 pour cent des postes dans les plus importants centres de décision de leurs organisations. En pourcentage, le taux de participation de la main-d’œuvre féminine stagne à 26 points en dessous de celui des hommes. Les femmes continuent de prédominer dans les emplois informels, peu qualifiants, précaires et sous-évalués. Les salaires des femmes sont en moyenne de quatre à 36 pour cent inférieurs à ceux des hommes. La violence à l’égard des femmes reste un trait par trop toléré sur les lieux de travail, en l’absence de normes internationales générales permettant leur interdiction sur le plan juridique.”
Aux côtés de la CSI, IndustriALL demande instamment à ses organisations affiliées de faire pression sur les gouvernements pour inscrire une proposition contre la violence à l’égard des femmes à l’ordre du jour de la prochaine Conférence internationale du Travail de l’OIT. Ce point fera l’objet d’un examen au Conseil d’administration de l’OIT du 12 au 27 mars 2015. Il est donc urgent de contacter les membres du Conseil d’administration et d’insister auprès d’eux sur la nécessité de soutenir cette proposition, et sur l’importance d’adopter une norme internationale permettant de traiter les cas de violence à l’encontre des femmes dans le travail.
Malgré l’importance de la protection de la maternité, les femmes devront encore dépasser les questions relatives à la maternité pour atteindre l’égalité entre femmes et hommes en matière de salaires, de promotions, de rejet des stéréotypes dans le travail et d’absence de discrimination.
Monika Kemperle, secrétaire générale adjointe de IndustriALL, a expliqué: “Nous sommes convaincus à IndustriALL d’avoir besoin d’un quota pour assurer une représentation réelle des femmes. Un quota peut être une mesure temporaire destinée à rester en place jusqu’à ce qu’elle ne soit plus nécessaire. Mais un quota n’assurera pas seul la transformation fondamentale de la société et des syndicats. La transformation de la situation des femmes au travail n’aura lieu qu’avec une libération réelle et une autonomisation des femmes.”
Nous demandons à tous nos syndicats affiliés d’entreprendre des actions ce 8 mars et de nous envoyer des photos sur les activités qu’ils auront organisées.