10 mars, 2015Un suspect a été arrêté et a comparu devant un tribunal sud-africain ce matin à la suite du viol d'une travailleuse à la mine de Thembelani, à Rustenburg, ce dimanche.
L'individu aurait pénétré dans le vestiaire des femmes, un tournevis à la main, puis il aurait obligé la femme à se déshabiller sous la menace de la tuer si elle résistait.
L'agresseur, qui ne ferait pas partie du personnel de l'entreprise, a également menacé une autre femme.
Notre affilié sud-africain NUM (National Union of Mineworkers) exige des explications du propriétaire de la mine, Anglo-American Platinum, sur la manière dont l'individu a pu pénétrer dans les lieux.
L'entreprise a reconnu qu'un "acte criminel violent" s'était produit à la mine.
Le Secrétaire général du NUM et Vice-président d'IndustriALL, Frans Baleni, a déclaré :
"Le NUM abhorre la violence et exhorte les organes chargés de l'application de la loi à agir sans retenue et sans concession. Il est regrettable que la montée de la violence, contre les femmes en particulier, vise à détruire les avancées que le pays a réalisées s'agissant de l'emploi des femmes dans les mines."
En 2012, Pinky Mosaine était agressée, violée et assassinée alors qu'elle travaillait à la mine Khomanani d'Anglo-American, située elle aussi à Rustenburg.
La plupart des actes d'agression sexuelle et de violence contre des femmes dans les mines sud-africaines ne sont pas signalés aux autorités, parce que les victimes craignent de perdre leur emploi.
Le NUM mène un combat difficile pour ces femmes qui travaillent dans une industrie sexiste dominée par les hommes. Il indique que, bien que les femmes soient maintenant nombreuses dans l'exploitation souterraine, rien n'est fait pour rendre les mines plus sûres. Les sévices sexuels et la violence contre les femmes sont de pratique courante, selon le NUM.
"Il est affligeant que les travailleuses, qui doivent déjà endurer les maux du capitalisme, subissent encore un autre fléau, celui d'être forcées, violées, abusées sexuellement et tuées par des collègues qui devraient être leurs protecteurs et leurs camarades de lutte," ajoute Frans Baleni.