29 mai, 2020La syndicaliste cambodgienne Soy Sros a été libérée ce 28 mai, après avoir été détenue sans procès pendant près de deux mois. Elle avait été emprisonnée pour une publication sur les médias sociaux critiquant son employeur, Superl Cambodia Ltd, qui avait mis à pied des membres du syndicat, dont une femme enceinte.
Le syndicat cambodgien Collectif syndical du mouvement des travailleurs (CUMW) s’est battu pour faire libérer la Présidente de sa section locale, soutenu par une campagne de LabourStart et la solidarité internationale.
Le Président du CUMW, Pav Sina, a indiqué :
“Bien que nous nous félicitions de cette libération, le CUMW souligne que le gouvernement doit abandonner toutes les enquêtes sur Soy Sros. Superl Cambodia Ltd doit immédiatement la réintégrer avec un salaire rétroactif complet, des prestations et une indemnisation pour les dommages subis.
Nous demandons à l’entreprise de respecter la liberté d’expression de la dirigeante syndicale et son rôle de représentante des travailleurs.”
Au beau milieu de l’épidémie de coronavirus et des fermetures d’usines, Soy Sros se battait pour les droits des membres du CUMW, dont une femme enceinte, car Superl Cambodia Ltd. a annoncé que leurs contrats de travail ne seraient pas renouvelés le 2 avril.
Critiquant l’entreprise sur Facebook pour ne pas avoir suivi les conseils du Premier ministre cambodgien concernant le licenciement des travailleurs, Soy Sros a été arrêtée le jour suivant.
IndustriALL Global Union a envoyé des courriers à Superl Cambodia Ltd et aux enseignes produisant dans l’usine, demandant à toutes les parties de respecter la liberté d’expression de la dirigeante du CUMW et de retirer le rapport de police. Une campagne internationale demandant sa libération a été lancée le 15 mai.
Annie Adviento, Directrice régionale d’IndustriALL pour l’Asie du Sud-Est, a déclaré :
“IndustriALL s’est montrée très inquiète de la détérioration de la santé de Soy Sros pendant sa détention. Elle a désormais accès à un traitement médical approprié. Le droit à la santé est un droit humain fondamental.
Nous remercions chacun d’entre vous dans le monde entier pour vos actions de solidarité ; la libération de Soy Sros montre que nous pouvons changer les choses lorsque nous sommes unis.”