13 avril, 2018Au cours d’une campagne en faveur de la protection de la maternité au Nigeria, des employeurs ont demandé à Oluchi Okorie, membre de l’affilié à IndustriALL Global Union, le syndicat nigérian des travailleurs du secteur du pétrole et du gaz naturel: « Quel est votre problème? Vous êtes enceinte? » Les mêmes questions, se moquant des organisateurs, sont couramment posées aux défenseurs des droits des travailleuses sur le lieu de travail. Ceux-ci sont également ignorés lorsqu’ils tentent de prendre la parole dans les réunions organisées au travail.
La protection de la maternité faisait partie des questions soulevées à la réunion du Comité exécutif des femmes d’Afrique subsaharienne ayant eu lieu à Dakar, au Sénégal, les 10 et 11 avril. Ont participé à la réunion, les délégués de l’Afrique du Sud, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Kenya, du Ghana, du Mozambique, de Namibie, du Nigeria, de l’Ouganda, du Sénégal, de la Tanzanie, de la Zambie et du Zimbabwe. La réunion a prié les syndicats d’adopter des politiques visant à éliminer la discrimination fondée sur le sexe et le harcèlement sexuel sur les lieux de travail.
Les campagnes en faveur des droits des femmes sur le lieu de travail réalisées par les affiliés à IndustriALL présents à la réunion ont porté sur les violences corporelles, la violence morale et la cruauté mentale ainsi que la discrimination fondée sur le sexe et le harcèlement sexuel. Des campagnes ont également eu lieu dans les communautés où vivent les travailleurs. Par exemple, au Sénégal, la violence dirigée contre le sexe féminin comprend les viols, les mariages forcés et les mutilations génitales féminines.
Beauty Zibula, présidente régionale du Comité exécutif des femmes d’IndustriALL, a déclaré:
Les femmes décèdent des blessures qui leurs sont infligées lors des violences sexistes qu’elles subissent. Afin d’y mettre un terme, nous devons utiliser la législation nationale et les conventions internationales pour protéger les travailleuses et les femmes syndiquées.
La réunion a encouragé les syndicats à élaborer des politiques d’orientation en matière de parité des sexes sur la façon de stopper le harcèlement sexuel et la violence à l’égard des femmes. Par exemple, les affiliés au Ghana et au Zimbabwe ont déjà élaborés des politiques en faveur de l’égalité des sexes.
En outre, les participants à la réunion ont recommandé qu’IndustriALL appuie et élabore une politique en faveur de l’égalité des sexes pouvant être utilisée et adaptée par les affiliés selon leurs contextes nationaux. Une politique anti-harcèlement est également nécessaire.
Les participants à la réunion sont aussi convenus sur la nécessité de former et d’intégrer davantage de femmes dans les négociations collectives.
Adds Zibula:
Les syndicats devraient cesser d’exclure les femmes formées à la négociation de la négociation collective. Cela a souvent donné lieu à la signature de conventions collectives omettant les besoins particuliers des travailleuses.
Paule-France Ndessomin, Secrétaire régionale pour l’Afrique subsaharienne, a indiqué:
Nos affiliés en Afrique subsaharienne ont la responsabilité fondamentale de travailler à l’élimination de la violence à l’égard des femmes non seulement au niveau institutionnel mais également par la formation de leurs membres et de l’ensemble de la communauté, la sensibilisation à cette cause et la négociation collective. Nous devrions rendre hommage aux femmes qui brisent le silence et sont promptes à s’exprimer sur la façon dont elles sont contraintes à avoir des relations sexuelles avec leurs supérieurs.
Des responsables gouvernementaux, dont les ministères du commerce et des mines et le ministère du travail, ainsi que des dirigeants syndicaux, ont signé l’engagement d’IndustriALL en faveur de l’élimination de la violence faite aux femmes et du harcèlement des femmes.