31 janvier, 2013Produisant des articles pour Ermenegildo Zegna, quatre membres de l’affilié turc de IndustriALL ont été mis à pied par l’entreprise textile Ismaco en décembre et janvier pour leur adhésion à un syndicat. Envoyez dès aujourd’hui votre lettre de protestation.
Ismaco Amsterdam B.V. est une entreprise néerlandaise qui fabrique des chemises de luxe pour la marque Ermenegildo Zegna connue dans le monde entier. L'entreprise possède des installations de production en Espagne, en Suisse, au Mexique, en Chine et en Turquie. Elle est située en Turquie dans la zone franche de Tuzla, Istanbul, où elle emploie environ 370 salariés. L'usine turque d’Ismaco produit 600.000 articles par an, ce qui correspond à 65 pour cent des chemises portant la marque Ermenegildo Zegna.
Vers la fin de 2012, les membres du personnel d’Ismaco ont décidé d'adhérer à l'affilié turc de IndustriALL Global Union, Deri-Is, car l'entreprise n'avait pas augmenté les salaires au cours des trois dernières années, les conditions de travail avaient empiré et des politiques de discrimination et de violence étaient utilisées contre la main-d'œuvre.
Quand la direction de l'entreprise a pris connaissance des tentatives de syndicalisation dans l'usine, les cadres ont commencé à contacter individuellement les travailleuses et travailleurs pour les forcer à démissionner de Deri-Is ou à ne pas y adhérer. La direction d’Ismaco a alors adressé des menaces et cherché à intimider les membres qui avaient lancé cette campagne de syndicalisation, pour finalement mettre à pied, le 18 décembre 2012, les membres du syndicat Cengiz Taşkesen, Fikriye Akgül et Öznur Fazlıoğlu, puis le 8 janvier 2013, Munevver Uyar.
Envoyez à l'entreprise votre lettre de protestation qui se trouve sur cette page pour soutenir les syndicalistes mis à pied qui restent rassemblés sous une tente devant la zone franche malgré un hiver glacial, du fait qu'ils ne sont pas autorisés à entrer dans les bâtiments. Trois des quatre personnes mises à pied sont des femmes et la quatrième est un homme handicapé.
Le directeur de l'entreprise, Francesco Lasorte, a rassemblé tous les travailleurs et travailleuses le 19 décembre pour déclarer que les membres du personnel n'avaient pas besoin d’un syndicat, et annoncer quelques augmentations salariales, une prime forfaitaire unique et l'organisation d'activités sociales, ainsi que l'établissement d'un système truqué de représentation des salariés pour tenter d'empêcher la campagne de syndicalisation dans l'entreprise.
Le 25 décembre, les cadres d’Ismaco ont forcé tous les travailleurs et travailleuses à signer un document qui précisait que “nous ne voulons pas de syndicat dans notre usine”. Les cadres ont tenté de discréditer le syndicat en faisant courir des bruits sur un lien de Deri-Is avec des groupes illégaux, qui ferait considérer comme terroriste toute personne adhérant au syndicat.
Deri-Is fait activement campagne au nom des travailleurs et travailleuses et a obtenu le soutien de la collectivité, de syndicats et d'ONG. Ses revendications sont les suivantes:
- réintégration des travailleuses et du travailleur mis à pied;
- fin des attitudes hostiles des cadres contre les membres du syndicat et contre les travailleuses et travailleurs qui veulent adhérer au syndicat;
- reconnaissance de Deri-Is comme syndicat représentant les travailleuses et travailleurs pour examiner avec la direction les problèmes rencontrés dans l'usine;
- créer dans les usines un milieu de travail qui respecte la liberté syndicale en tant que droit fondamental, et assure aux travailleuses et travailleurs la liberté d'adhérer et de rester membre d'un syndicat, et de participer aux activités syndicales.
Kemal Özkan, secrétaire général adjoint de IndustriALL Global Union, a déclaré: “Les chemises Ermenegildo sont vendues à un prix très élevé dans de grandes galeries marchandes, mais l'entreprise est loin de respecter les droits fondamentaux de ses salariés. Cette situation n'est pas à acceptable et notre famille syndicale mondiale poursuivra sa campagne jusqu'à obtenir une amélioration de la situation à l'usine d’Ismaco en Turquie”.