22 avril, 2014Le 28 avril est désigné par le mouvement syndical comme Journée internationale de commémoration des travailleurs morts et blessés
L’Organisation internationale du Travail (OIT) estime que quelque 2,3 millions de travailleurs et travailleuses périssent chaque année des suites de leur travail. Parmi ces victimes, environ 80% meurent de maladies professionnelles. Seuls 20% environ des décès sont consécutifs à des accidents inopinés et violents : brûlures, lacérations ou écrasements qui pourtant dominent nos conversations lorsque nous évoquons la santé et la sécurité. Pire encore, ce n’est que lorsque un nombre significatif de victimes est recensé en une fois, lors par exemple d’une explosion dans une mine ou de l’effondrement d’un bâtiment, que la presse généraliste y prête attention.
Plus de deux millions de morts par an est un chiffre choquant. Pourtant, IndustriALL est d’avis que cette statistique est néanmoins une sous-estimation grossière. Les statistiques de mortalité sont basées sur ce qui est publié par les gouvernements, ce qui à son tour provient généralement de ce qui a fait l’objet d’une indemnisation. De nombreux travailleurs ne sont pas couverts par des fonds de compensation et leurs morts ne sont dès lors par recensées. Les morts dues aux maladies professionnelles, en dépit de l’estimation de l’OIT, sont systématiquement sous-diagnostiquées et trop peu reconnues comme telles.
Bien sûr, tous les accidents et toutes les maladies ne sont pas mortels. Nos collègues malades et blessés sont importants à nos yeux et nous travaillons chaque jour pour les aider et pour prévenir les souffrances d’autres. Malheureusement, les statistiques citées pour ces catégories non mortelles sont pratiquement sans objet en raison des manœuvres pour qu’elles ne soient pas comptabilisées.
IndustriALL considère la santé et la sécurité comme une problématique des droits des travailleurs. Ceux-ci doivent avoir le droit de connaître, de manière exhaustive, les dangers liés à leur travail et la manière d’exercer leur métier de manière sûre. Les travailleurs doivent avoir le droit de refuser d’exécuter ou de faire arrêter un travail dangereux. Les travailleurs doivent avoir le droit de participer pleinement au processus de décision relatif à la santé et la sécurité sur le lieu de travail. Les seules personnes qui ont l’autorité morale pour estimer un risque sont celles qui doivent finalement accepter de le courir. De plus, nous exigeons que les gouvernements acceptent la responsabilité qui est la leur de protéger les citoyens qui travaillent avec des ensembles de normes et de législations fortes, applicables et effectivement appliquées.
Jyrki Raina, Secrétaire général d’IndustriALL déclare : « Les travailleurs ont des droits, les employeurs et les gouvernements des responsabilités. C’est aussi simple que ça ».
Puisque les droits des travailleurs ne sont pratiquement jamais acquis sans un syndicat puissant, IndustriALL sait que ce sont les syndicats qui rendent le travail plus sûr. Ceci est vrai dans les pays développés comme cela l’est dans des pays comme le Bangladesh ou le Cambodge.
Le 28 avril est l’occasion de marquer une pause pour se souvenir des camarades qui sont morts ou ont souffert en s’efforçant simplement de gagner leur vie. Faisons de cette journée une opportunité de renouveler notre lutte en faveur de conditions de travail sûres et saines.