15 novembre, 2018Thembisile Lucia Yende, qui travaillait pour la compagnie d’électricité Eskom, avait été assassinée dans une sous-station proche de Springs en 2017 et le principal suspect avait été arrêté avant d’être ensuite relâché. L’affaire a été provisoirement classée en l’attente de nouvelles preuves.
Mais son syndicat, l’affilié d’IndustriALL Global Union NUMSA (Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud), et sa famille ne renoncent pas à obtenir justice. Le NUMSA accuse Eskom de négligence, car lorsque Yende a été assassinée, les caméras de surveillance étaient hors service et aucun agent de sécurité n’était en poste à la station électrique, comme le veut la règle.
Ce 3 novembre, la Fondation Thembisile Lucia Yende, qui a été créée en son honneur, avait organisé une conférence commémorative à KwaThema. Cette fondation vise à combattre l’injustice et à promouvoir une société plus sûre pour les femmes. Ses programmes promeuvent l’égalité des genres et sa constitution est une réaction aux meurtres de femmes non-résolus dont les procès sont souvent absents des tribunaux par manque de preuves ou en raison d’enquêtes bâclées de la part de la police où l’on voit parfois des preuves crédibles être détruites.
La conférence commémorative a vu la présence de représentants du Service de police d’Afrique du Sud (SAPS), de la Commission sud-africaine des droits de l’homme, du département du développement social du gouvernement et d’organisations de la société civile. Le consensus s’est fait parmi les orateurs pour affirmer qu’améliorer la sécurité des femmes sur leur lieu de travail et au sein des communautés était urgent, surtout compte tenu que 549 femmes ont été tuées dans la province de Gauteng l’année dernière, selon le SAPS.
Ruth Ntlokotse, deuxième présidente adjointe du NUMSA a confié :
“En tant que travailleuses, les femmes sont des soutiens de famille. Elles constituent également une part importante des communautés et de la société. L’ampleur de la menace sur leurs vies et les lésions corporelles couramment subies dans le cadre de violences sexistes sont un appel qui nous pousse dans les rues pour faire cesser meurtres et viols. Les femmes d’Afrique du Sud font face quotidiennement à de la violence sexiste et nous devons nous unir pour confronter cette menace.”
Une récente réunion d’affiliés d’IndustriALL au Cap a appelé les employeurs à faire cesser la violence sexiste en améliorant la sécurité sur les lieux de travail. Ce 25 novembre, journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, IndustriALL appelle ses affiliés à signer l’Engagement, à agir pour faire cesser le harcèlement et la violence sexiste sur les lieux de travail.
Il y a quelques semaines, le gouvernement avait organisé le Sommet national contre la violence sexiste et le féminicide, où des appels ont été lancés pour améliorer la sécurité des femmes.