10 janvier, 2019Un travailleur de la confection a été tué et une cinquantaine d'autres blessés mardi 8 janvier à Dhaka lorsque la police bangladaise a lancé des gaz lacrymogènes et tiré à balles en caoutchouc contre quelque 5.000 travailleurs qui manifestaient dans les alentours de la capitale.
Le lendemain, la police a utilisé des canons à eau pour disperser une foule d'une dizaine de milliers de grévistes du secteur du vêtement qui bloquaient un des grands axes de Savar, à la périphérie de Dhaka.
On estime à 50.000 le nombre des travailleuses et travailleurs, dont beaucoup confectionnent des vêtements pour des enseignes internationales telles que Zara, H&M, Tesco et Walmart, qui ont arrêté le travail pour réclamer de meilleurs salaires.
La colère des travailleurs de l'habillement vient de ce que la récente hausse de 51 pour cent du salaire minimum accordée par le gouvernement, qui passe à 8.000 takas (94 $), ne profite pas à tous, en particulier aux travailleurs âgés. En outre, pour les manifestants, cette augmentation est trop faible et ne compense même pas les hausses des prix des dernières années.
Les troubles ont éclaté le 9 décembre à Naraynaganj, peu après l'entrée en vigueur du nouveau salaire minimum et, depuis, des affrontements entre travailleurs et policiers se produisent de manière sporadique dans tout le district de Dhaka.
"Nous condamnons fermement l'utilisation de la force létale contre des travailleurs grévistes au Bangladesh", déclare la Secrétaire générale adjointe d'IndustriALL Global Union Jenny Holdcroft. "La colère des travailleurs de la confection devant les disparités salariales souligne l'urgente nécessité de permettre aux syndicats de négocier des salaires équitables pour tous les travailleurs."
Le Bangladesh est le plus grand producteur mondial de vêtements derrière la Chine, avec des exportations totalisant plus de 30 milliards $ au cours du dernier exercice.
IndustriALL compte 16 affiliés du textile et de l'habillement dans le pays.