2 août, 2022Notre affilié NUM, le Syndicat national des mineurs, demande que la justice prononce des peines plus sévères après l'arrestation d'une bande d'hommes armés qui ont violé huit femmes à Johannesburg.
Plus de 80 suspects ont comparu devant les tribunaux sur des accusations de 32 cas de viol et tentative de meurtre. Les agresseurs seraient des membres de syndicats du crime impliqués dans l'activité minière et à petite échelle dans des mines abandonnées d'Afrique du Sud.
Ces femmes, âgées de 19 à 35 ans, faisaient partie d'une équipe de production de 12 femmes et 10 hommes qui tournait une vidéo musicale dans une décharge minière le 28 juillet, lorsqu'elles ont été attaquées par des hommes lourdement armés. Les agresseurs ont également dérobé les effets personnels de l'équipe.
Bien que l'Afrique du Sud ait voté des lois pour éradiquer la violence et le harcèlement fondés sur le genre, comme la Criminal Law (Sexual Offences and Related Matters) Amendment Act, la Criminal and Related Matters Amendment Act et la Domestic Violence Amendment Act, les cas ne cessent de se multiplier et les syndicats veulent que les tribunaux engagent davantage de poursuites et condamnent les coupables. L'Afrique du Sud a ratifié en 2021 la convention 190 de l'Organisation internationale du travail qui a pour but l'élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail.
Le pays a aussi un plan stratégique national de lutte contre la violence fondée sur le genre et le féminicide. Dans ce plan, le Président Cyril Ramaphosa qualifie la violence fondée sur le genre et le féminicide de fléau par lequel "le viol et la violence sexuelle sont devenus hyperendémique", et il écrit que "l'Afrique du Sud se distingue honteusement comme un des pays les plus dangereux au monde pour les femmes."
"Le tournage d'un clip vidéo est un lieu de travail. Les artistes travaillent dans un secteur vulnérable selon le type de travail qu'ils font et, en tant que syndicat, nous avons le droit et la responsabilité, conjointement avec d'autres formations, de préconiser et adhérer à la convention 190 qui reconnaît le droit de toute personne à un monde du travail exempt de violence et de harcèlement, y compris de violence fondée sur le genre,"
a déclaré Mathapelo Khanye, la secrétaire nationale du NUM en charge des structures pour les femmes.
La secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin, a déclaré :
"Nous sommes consternés par les viols et les violences sexuelles qui continuent de traumatiser les femmes sud-africaines, et nous soutenons les syndicats et les organisations de la société civile dans leurs campagnes pour l'élimination du viol et de la violence et du harcèlement fondés sur le genre."
Le bureau régional pour l'Afrique subsaharienne poursuit ses actions de formation et ses campagnes en vue de sensibiliser les syndicats et les doter de stratégies pour la prévention de la violence et du harcèlement fondés sur le genre et l'adoption de politiques du lieu de travail qui assurent des cadres de travail exempts de tout danger.