3 août, 2021Le Syndicat national des travailleurs de l'équipement de transport et des industries connexes de Malaisie (NUTEAIW) a porté plainte au Comité de la liberté syndicale de l'OIT pour discrimination antisyndicale chez HICOM, une firme de montage automobile travaillant pour les marques Volkswagen, Mercedes-Benz et Mitsubishi.
En février 2016, HICOM a licencié 32 adhérents du NUTEAIW pour avoir assisté à une réunion syndicale après leurs heures de travail et en dehors des locaux de l'entreprise. Cette réunion d'information concernait une impasse dans la négociation collective et la direction a accusé les travailleurs de "ternir l'image" de l'entreprise et d'"attirer inopportunément l'attention du public ".
Après des réunions de médiation au département des relations professionnelles, 27 membres du syndicat ont été réintégrés, mais la direction a refusé de réintégrer les 5 autres, des délégués du syndicat local. Le NUTEAIW a épuisé tous les recours juridiques, aucune juridiction n'ayant confirmé le droit des syndicalistes de participer à des activités syndicales légitimes.
"HICOM n'a pas le droit de réglementer les activités personnelles des travailleurs après les heures de travail. Le gouvernement et les tribunaux malaisiens ne protègent pas les libertés d'expression et de réunion de nos membres inscrites dans la constitution,"
a déclaré le secrétaire général du NUTEAIW, N. Gopal Kishnam.
"Le gouvernement a enfreint l'article 1(2)(b) de la convention 98 de l'OIT qui stipule que les travailleurs doivent bénéficier d'une protection adéquate contre le licenciement en raison de leur participation à des activités syndicales en dehors des heures de travail."
L'entreprise est réputée pour ses actions antisyndicales en Malaisie. En 2013, HICOM et sa société sœur Isuzu ont licencié 18 adhérents du NUTEAIW pour avoir exercé leurs droits politiques.
Ces syndicalistes ont été réprimés pour avoir remis - en dehors des heures de travail, vêtus de l'uniforme de l'entreprise - un mémorandum sur les droits des travailleurs à un candidat de l'opposition lors des élections générales. Ils ont obtenu des indemnités de licenciement devant la justice, mais pas leur réintégration.
La secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Asie du Sud-est, Annie Adviento, déclare :
"Nous exprimons notre solidarité avec le NUTEAIW en portant l'affaire devant le Comité de la liberté syndicale de l'OIT. IndustriALL appelle Volkswagen, Mercedes-Benz et Mitsubishi à organiser un dialogue avec HICOM pour obtenir la réintégration des 5 responsables syndicaux locaux."