2 avril, 2020Selon l’affilié à IndustriALL, le syndicat argentin AOMA (Asociación Obrera Minera Argentina), Holcim (qui fait partie du groupe LafargeHolcim) demande que ses employés continuent de travailler normalement, en violation des décrets d’urgence adoptés par le gouvernement du pays pour se protéger contre la maladie à coronavirus.
Héctor Laplace, Secrétaire général de l’AOMA et membre du Comité exécutif d’IndustriALL Global Union, a envoyé une lettre à Cecilia Glatstein, Directrice des ressources humaines chez Holcim, dans laquelle il indique que la cimenterie ne respecte pas le décret obligatoire sur la distanciation sociale.
Conformément aux dispositions, le syndicat avait accepté qu’un nombre minimum de vigiles nécessaires pour protéger les machines et les installations continueraient de travailler.
Laplace s’est engagé à poursuivre les discussions tout en indiquant que la production en cours devait être menée à son terme. Malgré la volonté du syndicat de nouer le dialogue, l’entreprise a décidé de faire appel aux autorités locales.
« Holcim a demandé au ministère argentin de l’Industrie et au ministère du Travail de la province de Cordoue d’intervenir pour que ses activités ne soient pas interrompues en vue de maintenir le volume habituel de production »,
a indiqué Laplace.
Holcim a réussi à obtenir des autorités la permission de ne pas respecter la distanciation sociale pour tous les travailleurs de la cimenterie de Malagueño afin que l’usine poursuive sa production, sans aucune considération pour la santé et la sécurité de ses travailleurs.
« Nous sommes scandalisés par la décision prise par les autorités provinciales d’autoriser Holcim à continuer à produire à plein régime. Ni le syndicat ni nos membres ne sont disposés à être exposés aux dangers de la pandémie.
« La seule chose dont Holcim se soucie, c’est de faire de l’argent et de poursuivre ses activités »,
a déclaré le Secrétaire général de l’AOMA.
Mario Vani, Secrétaire régional d’IndustriaALL, a indiqué:
« Alors que le pays est confronté à une situation d’urgence et fait tout ce qui est en son pouvoir pour sauver des vies, la priorité numéro un de l’entreprise est de maintenir ses profits et son capital.
« Nous sommes solidaires des travailleurs et de notre affilié. Nous espérons que les autorités locales se conformeront au décret présidentiel et que LafargeHolcim fermera immédiatement ses opérations et ce faisant, montrera qu’il protège la vie de ses travailleurs. »