28 juin, 2017Un groupe de jeunes travailleurs d'Amérique latine et d'Allemagne a assisté à la dernière phase d'un programme d'échange syndical de trois ans et a présenté des projets axés sur l'organisation des jeunes travailleurs dans leurs syndicats.
Les deux premières réunions d'échange avaient eu lieu au Brésil en 2015 et en Argentine en 2016. Les participants y ont été informés de la situation des syndicats dans les autres pays, dont ils ont appris à connaître l'histoire et la culture.
La première s'est tenue au centre de formation d'IG Metall de Sprockhövel, où ce sont des syndicalistes allemands qui ont parlé de l'histoire de leur pays et de son mouvement syndical. Ils ont décrit la structure de leur syndicat, leur système de négociation collective et ont expliqué comment les jeunes travailleurs s'organisent au niveau de l'entreprise et au sein d'IG Metall/DGB en Allemagne.
"Un tel échange compte beaucoup pour moi. Nous avons appris énormément sur des questions politiques et personnelles qui vont au-delà des matières purement syndicales. Peu importent le pays d'où vous venez ou la langue que vous parlez, nous luttons tous pour la même chose, un monde équitable !"
déclare Felina Bodner d'IG Metall.
Même si ces réunions étaient surtout consacrées à des thèmes syndicaux, les participants ont aussi eu l'occasion de s'entretenir avec des représentants d'initiatives de la société civile. Ils ont par exemple pu en apprendre davantage sur la campagne contre le parti politique fasciste NPD et sur la campagne des jeunes contre le G-20.
Ils ont aussi discuté de l'importance d'autonomiser les femmes dans tous les domaines et sur le rôle des jeunes travailleuses dans le combat pour l'instauration d'un véritable changement :
"Il faut savoir que le combat que livrent les femmes pour l'émancipation économique et sociale et contre la domination et l'exploitation a une dimension d'unité et de solidarité mondiales."
Nous pouvons faire savoir aux autres que ce que nous avons appris ici s'inscrit dans la transformation à laquelle nous aspirons. Bien que beaucoup reste à faire, je sens maintenant que j'ai le soutien d'un mouvement international de jeunesse puissant,"
déclare Mariel Scamporrino, de l'UOM argentin.
En présentant leurs Plans d'action syndicaux, les participants ont décrit leur projet pour l'organisation des jeunes travailleurs dans les organisations syndicales en précisant les objectifs qu'ils espèrent atteindre, les difficultés associées à la mise en œuvre du processus et les perspectives d'avenir. Presque tous les projets visaient à stimuler la participation des jeunes par des actions de renforcement des politiques syndicales pour les jeunes et les principes directeur d'IndustriALL pour les plans d'action.
"J'ai énormément appris de ce projet triennal. Je ne savais pas du tout ce qu'étaient les systèmes syndicaux dans d'autres pays ni les difficultés qu'ils rencontrent et comment ils y font face au quotidien. À titre d'exemple, voyez ce qui se passe au Nicaragua, où les travailleurs sont condamnés par les tribunaux parce qu'ils manifestent pour la défense de leurs droits !"
dit Antonio Rodrigues Ferreira, membre de notre affilié FEQUIMFAR/FS.
Les participants ont visité l'usine Ford de Cologne où ils ont rencontré les représentants des jeunes siégeant au comité d'entreprise. Ils leur ont expliqué les fondements juridiques de la création des comités d'entreprise et le rôle des délégués syndicaux.
"Les jeunes travailleurs ont progressé de manière phénoménale au cours des trois ans de ce programme de formation. Ils ont gagné en confiance, ce qui les a certainement aidés à assumer des rôles de dirigeants syndicaux. Ce n'est sans doute pas la fin du processus; plutôt le début de quelque chose de plus grand !"
a conclu Sarah Flores, la responsable mondiale des projets pour les jeunes d'IndustriALL.
Ce projet a été conçu par IndustriALL et financé par la Fondation allemande Friedrich Ebert, en collaboration et avec le soutien d'IG Metall et de syndicats d'Argentine et du Brésil.