26 janvier, 2023Les syndicats de République démocratique du Congo (RDC) et de Zambie affiliés à IndustriALL Global Union saluent le mémorandum d'accord conclu entre leurs gouvernements et les États-Unis d'Amérique en vue de la mise en place d'une chaîne de valeur du véhicule électrique dans leurs pays.
Cet accord, signé à la fin de l'an dernier, vise à promouvoir le développement d'une chaîne de valeur de la voiture électrique allant de l'extraction minière jusqu'à l'utilisateur final en passant par le raffinage, la fabrication des éléments et celle des blocs de piles. Les signataires doivent réaliser des études de faisabilité, fournir une assistance technique, tandis que les États-Unis feront la promotion du projet auprès du secteur privé et des investisseurs américains.
Pour les syndicats, cet accord répond à leurs campagnes demandant que les ressources minérales servent à l'industrialisation et au développement économique qui vont de pair avec la possibilité de création d'emplois décents. À travers leurs campagnes pour l'industrialisation de l'Afrique et les réunions du réseau minier, les syndicats n'ont cessé de souligner la nécessité de concrétiser l'African Mining Vision, qui préconise "Une exploitation transparente, équitable et optimale des ressources minérales pour soutenir une croissance et un développement socio-économique diversifiés et durables."
La RDC produit plus de 70 pour cent du cobalt mondial, tandis que la Zambie est le deuxième producteur d'Afrique. En RDC, il est extrait par de grosses compagnies minières ainsi que par de petites exploitations artisanales. Parmi les autres minéraux présents dans les deux pays et pouvant servir à la fabrication des batteries figurent le cuivre, le lithium, le manganèse et le nickel.
L'accord veut promouvoir le "développement d'une chaîne de valeur transfrontalière intégrée pour la production de batteries pour véhicules électriques, qui favorise une prise de conscience des possibilités d'investissement et l'identification de possibilités de cofinancement dans des investissements connexes à la chaîne de valeur des véhicules électriques."
Pour Glen Mpufane, le directeur d'IndustriALL en charge du secteur minier,
"Cet accord suit certaines pistes envisagées pour la décarbonation alors que le monde abandonne les combustibles fossiles pour les énergies renouvelables. Quoi qu'il en soit, le travail décent reste un thème d'actualité pour les syndicats. Nous voulons une chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques génératrice d'emplois décents. En outre, il faut que les droits au travail soient protégés conformément aux normes internationales du travail, avec une protection sociale et un dialogue social. La coopération doit comporter une dimension de diligence raisonnable ainsi que la promotion de l'égalité de genre dans la chaîne d'approvisionnement."
L'accord préconise le développement du secteur de l'énergie propre par une réduction des émissions de carbone et va dans le sens de l'objectif de l'Accord de Paris du maintien du réchauffement global en-dessous de 2 degrés. En outre, il engage à une adhésion aux conventions des Nations unies contre la corruption ainsi qu'aux législations nationales et aux normes internationales.
Lors d'une réunion sur les chaînes d'approvisionnement des batteries, en 2022 à Johannesburg, des Syndicats d'Afrique du Sud, du Botswana, de Guinée, du Kenya, de Madagascar et de Zambie ont convenu de recenser les entreprises rentrant dans la chaîne de valeur des véhicules électriques présentes dans leurs pays comme moyen de renforcer les capacités syndicales d'organisation et de recrutement dans ce secteur.