26 septembre, 2024Un nouveau centre pour femmes a ouvert ses portes à Tunis afin de soutenir les travailleuses de l’industrie tunisienne du textile et de la confection. Géré sous les auspices de la Fédération Générale du Textile, de l’Habillement, Chaussure et Cuir - FGTHCC-UGTT et IndustriALL et parrainé par le détaillant en ligne ASOS, le centre soutiendra les travailleuses dans les domaines de la violence basée sur le genre (VGB), de la santé et de la sécurité, de la formation et des campagnes sur les questions liées aux femmes, en particulier la ratification de la Convention 190.
Se félicitant de l’ouverture de ce centre pour femmes, Christina Hajagos-Clausen, Directrice pour l’industrie du textile et de la confection auprès d’IndustriALL, a déclaré :
“Il s’agit de mettre en lumière les défis auxquels les femmes du secteur de la confection sont confrontées quotidiennement, qu’il s’agisse de questions liées à la santé et à la sécurité au travail ou à la violence et au harcèlement fondés sur le genre. Les travailleuses méritent d’avoir accès à des voies de recours et nous agissons conformément aux conventions internationales, notamment la Convention 190 de l’OIT, pour veiller à ce qu’elles y aient accès.”
Habib Hazemi, Secrétaire général de la FGTHCC-UGTT, a souligné la nécessité de sensibiliser et d’éduquer les travailleuses à leurs droits.
Le Secrétaire régional d’IndustriALL, Ahmed Kamel, a déclaré :
“Il s’agit d’un nouveau pas en avant dans la mise en œuvre de notre plan d’action pour soutenir les travailleuses du secteur industriel et d’une initiative unique d’utilisation de l’ACM dans la région. Nos camarades dirigeantes du réseau des femmes d’IndustriALL pour la région MENA et du réseau des femmes d’IndustriALL pour la Tunisie se battent chaque jour pour obtenir plus d’espace pour les femmes. Nous sommes convaincues que ce nouveau centre contribuera à la promotion des actions en faveur des femmes et des plans de travail des structures féminines concernées”.
Soulignant l’engagement d’ASOS ainsi que l’importance du centre, Ceren Isat, du Département des droits de l’homme d’ASOS, a déclaré :
“Nous sommes fiers de participer à ce projet. Ce sera un lieu où les femmes pourront obtenir le soutien dont elles ont besoin, y compris des conseils juridiques, et se sentir habilitées à défendre leurs droits”.
En 2017, IndustriALL a signé un accord-cadre mondial avec ASOS. Ce centre pour femmes fait partie d’un effort plus large, garantissant que les femmes du secteur de la confection disposent du soutien dont elles ont besoin pour lutter pour de meilleures conditions et un traitement équitable. Le parrainage du centre pour femmes par ASOS se situe dans la lignée de la stratégie Fashion with Integrity (la mode avec intégrité) de l’entreprise, qui vise à traiter les questions relatives aux droits humains tout au long de sa chaîne d’approvisionnement.
S’exprimant sur les objectifs plus larges de l’entreprise, Adil Rehman, Responsable des droits de l’homme chez ASOS, a déclaré
“Pour nous, il ne s’agit pas seulement de cocher une case en matière de responsabilité sociale des entreprises. Nous nous engageons à faire de réels progrès en investissant dans les ressources sur le terrain et en garantissant la durabilité à long terme.”
Les syndicats s’unissent pour les droits des femmes
Le centre a été inauguré pendant la semaine consacrée aux travailleurs et travailleuses du textile de la région MENA, qui comprenait une réunion de femmes et une session sur la promotion de l’engagement et du leadership des femmes dans les syndicats des secteurs du textile, de la confection, de la chaussure et du cuir.
Lors de la réunion, les problèmes auxquels sont confrontées les femmes dans l’industrie de la confection au plan mondial ont été mis en avant. Des déléguées de toute la région et d’Afrique sub-saharienne ont parlé des dures réalités auxquelles les femmes sont confrontées.
Les dirigeantes syndicales de Palestine, du Maroc, de Tunisie et de Jordanie ont insisté sur l’exposition des femmes à la violence sur le lieu de travail et sur la nécessité de créer un espace et un pouvoir pour les femmes au sein des syndicats, ainsi que sur le lieu de travail. La législation protégeant les femmes est insuffisante et, lorsqu’elle existe, son application fait souvent défaut. Les syndicats appellent à la ratification de la Convention 190 de l’OIT.
Une représentante de l’île Maurice a souligné les mauvaises conditions sanitaires dans certaines usines, où des centaines de travailleuses sont contraintes de partager les mêmes toilettes.
Au Lesotho, le harcèlement et l’exploitation sexuels sont monnaie courante dans le secteur. L’année dernière, le pays a ratifié la Convention 190 de l’OIT et une nouvelle loi sur la santé et la sécurité au travail a été introduite. Ces mesures, ainsi que les comités nationaux chargés de veiller au respect de la convention dans les entreprises, donnent aux syndicats les moyens de lutter contre ce fléau.
Lieketseng Leteka, du Syndicat démocratique indépendant du Lesotho, a souligné la nécessité de créer un environnement permettant aux travailleuses de signaler les cas de violence et de harcèlement au travail. Elle a noté qu’il est important de faire en sorte que les femmes se sentent en sécurité en établissant un système qui tienne compte de la langue maternelle des travailleuses, qui mette à disposition des conseillers-éducateurs experts et un mécanisme de dépôt de plainte qui fonctionne.