1 juillet, 2019IndustriALL Global Union a appelé le Président du Kazakhstan à intervenir dans le procès d’Erlan Baltabay, un dirigeant syndical influent qui encourt une peine de huit ans d’emprisonnement et une interdiction à vie d’occuper un poste syndical. La Cour doit rendre sa décision d’un jour à l’autre.
La mesure survient tout juste une semaine après que le Kazakhstan ait été soumis à la vérification de la Conférence internationale du Travail pour son piètre bilan concernant les droits syndicaux.
Baltabay est jugé pour le détournement de cotisations syndicales d’un montant d’environ 28 000 US$. Baltabay reconnaît que l’argent est encore en sa possession, mais rejette l’accusation de détournement de fonds, affirmant qu’il a agi pour protéger l’argent au profit de ses membres après la dissolution par la force, en 2015, du syndicat des travailleurs de la pétrochimie, Decent Work (Travail décent), qu’il dirigeait.
Dans une intervention à la Commission de l’application des normes de la Conférence, le 18 juin, IndustriALL a condamné la situation inadmissible des droits des travailleurs au Kazakhstan. Le pays a fait l’objet d’un examen attentif pour violation de la Convention (n° 87) de l’OIT sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical.
La loi sur les syndicats au Kazakhstan rend l’enregistrement des syndicats extrêmement difficile et le code pénal est utilisé pour criminaliser les grèves dans le pays.
Par ailleurs, des dirigeants syndicaux indépendants, dont Larisa Kharkova, Amin Eleusinov et Nurbek Kushakbaev, ont été sanctionnés et persécutés par le biais des tribunaux. Le trio a reçu le Prix international Arthur Svensson pour les droits syndicaux en 2018.
Dans une lettre adressée au Président kazakh, Kassym-Jomart Tokayev, le Secrétaire général d’IndustriALL, Valter Sanches, a déclaré:
« Nous condamnons tant le procès en cours [de Baltabay] que les procédures pénales précédentes à l’encontre de Larisa Kharkova, Amin Eleusinov et Nurbek Kushakbaev, et les tentatives de réprimer les dirigeants des syndicats indépendants et de les empêcher d’exercer leurs activités syndicales. Nous croyons également que l’intention est de nourrir un climat de peur, et d’empêcher les autres militants et travailleurs d’exercer leurs libertés et droits fondamentaux universellement reconnus ».
Sanches a également appelé le Président à observer les recommandations formulées par la Commission de l’application des normes pour améliorer les droits syndicaux dans le pays suite à l’absence « persistante » de progrès.