21 février, 2014Le Président ukrainien Viktor Ianoukovitch a accepté aujourd'hui une élection présidentielle anticipée dans un accord supposé mettre fin à la violence qui, d'après des médecins de l'opposition, aurait fait au moins 100 morts et plus de 500 blessés dans la seule journée de jeudi.
Après des pourparlers avec les opposants, qui ont duré toute la nuit sous l'égide de trois ministres des affaires étrangères européens, le 21 février, le Président a accepté de rétablir la constitution de 2004 dans les quarante-huit heures et de constituer dans les dix jours un gouvernement d'union nationale.
Une réforme de la constitution destinée à équilibrer les pouvoirs du président, du gouvernement et du parlement sera entamée sur-le-champ et le scrutin présidentiel se tiendra en décembre 2014 au plus tard.
Le Secrétaire général adjoint d'IndustriALL Global Union, Kemal Özkan, a déclaré :
L'Ukraine, sa population et ses syndicats ont terriblement souffert du déferlement de violence de ces derniers jours. Nous espérons qu'avec ce nouvel accord politique, le gouvernement ukrainien arrêtera immédiatement les effusions de sang et concentrera tous ses efforts sur le rétablissement de la démocratie et des droits de l'homme et sur la mise en place d'un dialogue ouvert avec l'opposition.
Pour le Secrétaire général adjoint d'IndustriALL Europe, Luc Triangle :
Une chose est claire, protester pacifiquement est inhérent à la démocratie. L'Ukraine doit arriver dès que possible à un compromis politique entre l'actuel Président, le gouvernement et les manifestants. Nos pensées et notre soutien vont à l'Ukraine, à sa population et ses travailleurs !
IndustriALL Global Union et IndustriALL Europe sont scandalisés par la violence qu'ont subie les activistes de la place Maïdan, à Kiev, et par l'incendie qui a ravagé en grande partie la Maison des syndicats dans la nuit du 18 février.
Cet immeuble abritait les bureaux de la plupart des affiliés d'IndustriALL. Le feu a détruit un précieux matériel, des ordinateurs et de la documentation. Il semblerait que ce soient les forces antiémeutes de la police, les "berkhouts", qui aient voulu sa destruction. Tout le monde savait que le bâtiment servait de refuge aux manifestants.
Le monde entier a les yeux tournés vers la place Maïdan et le Palais d'octobre alors que les corps des manifestants assassinés sont évacués, certains après plusieurs heures laissés sur les pavés. La plupart des morts ont été tués par la police, même certains d'entre eux qui portaient des gilets pare-balles, la police ayant tiré à balles perforantes.
Une autre menace pour les manifestants venait des "snipers" de la police embusqués sur les toits des bâtiments autour de la place Maïdan et des "titushki", des hommes de main qui seraient à la solde du gouvernement.
La station de métro Arsenalna est un point de rassemblement des forces progouvernementales et les manifestants craignent qu'une attaque soit lancée à partir de celle-ci.
D'autres mouvements d'agitation populaire ont éclaté un peu partout en Ukraine, des foules en colère s'en prenant à des immeubles de l'administration et des forces de sécurité.