8 juillet, 2016Plus de 50.000 syndicalistes et travailleurs venus de toute l'Ukraine ont convergé sur Kiev, le 6 juillet, pour protester contre la hausse brutale des tarifs des services d'utilité publique.
Sous le slogan "Des salaires européens pour des prix européens", les manifestants ont cerné le parlement et plusieurs bâtiments officiels pour protester contre la double augmentation des tarifs de l'eau chaude, du gaz et du chauffage et la hausse attendue des prix de l'électricité et de l'eau froide. Ils ont aussi réclamé la fin de l'austérité et une augmentation des salaires et des pensions.
Les affiliés d'IndustriALL Global Union d'Ukraine qui ont participé au défilé craignent que la majorité des Ukrainiens ne puissent faire face à cette majoration des tarifs. Les syndicats veulent que le salaire minimum soit porté à 3.000 hryvnia (120 $) minimum, pour l'aligner sur le salaire de subsistance. Ils estiment que le salaire moyen devrait se situer aux alentours de 8.000 à 10.000 hryvnia (320-400 $). Ils insistent aussi sur le fait que les employeurs doivent augmenter les salaires des travailleurs d'au moins 15 pour cent à dater du 1er août en les finançant par les économies qu'ils ont réalisées sur la réduction de moitié de leurs cotisations patronales.
Les revendications syndicales signées par plus de deux millions de personnes dans toute l'Ukraine ont été remises au parlement et au gouvernement ukrainiens.
Pour Mikhaïlo Volynets, le Président du Syndicat indépendant des mineurs d'Ukraine, affilié à IndustriALL, cette manifestation est l'action de protestation la plus puissante que Kiev ait connue depuis deux ans. Les gens en ont assez de la pauvreté. Il a aussi souligné que les femmes étaient nombreuses dans la foule et il a rappelé aux manifestants qu'il y a quelques années, ce sont des femmes qui ont bloqué l'activité minière en refusant que leurs hommes descendent dans les puits, cela pour réclamer le versement des arriérés de salaires par l'administration.
"Une fois encore, les mineurs ne sont plus payés. Ils ont été contraints d'entamer une grève de la faim, comme ceux des mines de Selidovugol qui jeûnent depuis le 4 juillet pour réclamer leurs arriérés de salaires", a ajouté Mikhaïlo Volynets.
Il a ensuite dit que cette journée d'action est un avertissement lancé au gouvernement et qu'il y en aurait d'autres, de plus grande ampleur, si les revendications des syndicats ne sont pas prises en compte.