5 septembre, 2018Les syndicats à Trinité-et-Tobago appellent à une paralysie de l’économie nationale ce vendredi pour protester contre les plans du gouvernement de fermer la raffinerie Petrotrin. Un ministre du gouvernement a mis en garde sur le possible octroi d’une amende ou d’une peine d’emprisonnement aux travailleurs qui répondraient à cet appel.
Chacun a choisi son camps et les grandes déclarations font rage dans la bataille à propos de la seule raffinerie à Trinité-et-Tobago, propriété publique de la compagnie pétrolière d’Etat Petrotrin. Ce pays des Caraïbes est en proie à une crise majeure des relations du travail face à la menace des syndicats de paralyser l’économie ce vendredi. La semaine dernière, le gouvernement a annoncé la fermeture de la raffinerie, laquelle entraînera la perte de 2 500 emplois.
Les travailleurs à la raffinerie sont représentés par l’affilié à IndustriALL Global Union, le syndicat des travailleurs des champs pétrolifères (OWTU). Dimanche dernier, OWTU a vivement rejeté, en la qualifiant de stratagème, une offre du gouvernement proposant au syndicat d’empêcher la fermeture de la raffinerie en l’achetant eux-mêmes.
« Il a déjà trouvé un acheteur potentiel pour la raffinerie », a indiqué le président général du syndicat, Ancel Roget.
Après avoir refusé l’offre du gouvernement, les représentants de 12 syndicats à Trinité-et-Tobago ont remis, lundi dernier, une lettre au président dans laquelle non seulement ils sollicitent une réunion urgente pour discuter de la fermeture de la raffinerie mais rappellent au président que la compression des effectifs viole le protocole d’accord signé avec le syndicat, et demandent que la restructuration soit débattue au parlement.
Les syndicats représentent les travailleurs dans les secteurs public et privé, y compris les fonctionnaires, les infirmiers, les agriculteurs, les chauffeurs routiers et les employés de banque. L’affilié à IndustriALL, le syndicat des marins et des dockers faisaient partie des signataires.
S’exprimant en soutien à OWTU, le président de l’Association des services publics, Watson Duke, a demandé à ses membres travaillant dans les services des douanes et de l’immigration, l’encaissement des recettes et les autres services publics de rester à la maison et d’observer une journée « de repos et de réflexion ». Au lieu de faire grève, les syndicats appellent leurs membres à se porter malades ce jour-là.
Après que le ministre de l’Administration publique ait menacé d’emprisonnement les travailleurs qui ne se présenteraient pas au travail, les responsables syndicaux ont réagi furieusement aux cris de « En avant! » et « Construisez une prison plus grande! ».
La Directrice d’IndustriALL en charge de l’industrie, Diana Junquera Curiel, a déclaré:
« Le gouvernement de Trinité-et-Tobago fait face à une crise des relations du travail et politiques dont il est lui-même l’auteur. Avec cette tentative sournoise de privatiser un fleuron important stratégique, le gouvernement a réussi à unir le mouvement syndical dans son ensemble contre lui.
« Le temps des gesticulations est révolu. Le gouvernement doit impliquer OWTU dans les négociations visant à déboucher sur un plan de restructuration crédible ».