9 décembre, 2021Près de onze mois après le début du régime militaire au Myanmar, les syndicats du pays martèlent que la dictature doit cesser immédiatement, car un régime démocratique est essentiel pour protéger les droits des travailleurs.
Le 7 décembre, IndustriALL a organisé un webinaire en solidarité avec la lutte pour la démocratie au Myanmar.
Dix mois après le coup d’État militaire et le renversement du gouvernement démocratiquement élu de la Ligue nationale pour la démocratie, la situation politique et économique s’aggrave au Myanmar.
Selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, depuis février, 1.305 personnes ont été tuées au Myanmar et 7.823 ont été placées en détention.
Khaing Zar, Présidente de la Fédération des travailleurs industriels du Myanmar (IWFM), affiliée à IndustriALL, et trésorière de la CTUM, a déclaré que de nombreux employeurs de la confection se servent de la dictature militaire pour pouvoir ignorer le droit du travail et violer les conventions collectives. Il arrive que lors de mouvements de protestation pour des salaires impayés ou des avantages réduits des employeurs fassent appel à des soldats contre les travailleurs et travailleuses qui protestent.
Khaing Zar a ajouté :
“Sans gouvernement démocratique, il n’y a pas de droits des travailleurs. La situation actuelle du travail est comparable à de l’esclavage moderne. Si les enseignes continuent à investir au Myanmar, elles financent indirectement le régime militaire et mettent en danger la population. L’Union européenne devrait immédiatement retirer le privilège commercial dit « Tout sauf les armes ».”
IndustriALL a appelé les multinationales qui font des affaires au Myanmar à prendre des mesures immédiates pour cesser leurs activités, désinvestir, arrêter de passer de nouvelles commandes et mettre fin à leurs relations commerciales dans le pays, dans le cadre d’une campagne de sanctions économiques exhaustives contre la junte militaire.
En septembre, le congrès d’IndustriALL a adopté une résolution d’urgence en soutien à la lutte pour la démocratie au Myanmar, appelant à des sanctions économiques exhaustives contre la junte militaire. La décision de demander des sanctions a été prise par le mouvement syndical du Myanmar et soutenue par des syndicats et des militants du monde entier.
Lors du webinaire du 7 décembre, des syndicalistes originaires d’Inde, d’Indonésie, du Japon, de Corée, de Malaisie, de Thaïlande et des Philippines ont exprimé leur solidarité avec les syndicalistes du Myanmar dans leur lutte pour la démocratie.
“Nous sommes solidaires de nos camarades du Myanmar, ainsi que du Gouvernement d’unité nationale. Nous devons nous battre pour le retour de la démocratie au Myanmar, au sein de laquelle le mouvement syndical puisse mener librement ses activités,”
a déclaré le Vice-président d’IndustriALL, Akira Takakura, aux participants.
De son côté, le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a ajouté :
“Il est essentiel que l’OIT reconnaisse le Gouvernement d’unité nationale de façon permanente. De plus, le régime militaire doit être isolé. Nous réitérons notre appel aux entreprises multinationales à choisir le camp de l’humanité et de la démocratie. Notre message essentiel est que les violations des droits de l’homme au Myanmar rendent impossible un commerce éthique, car les entreprises ne sont pas en mesure de garantir la sécurité de leur personnel.”