18 février, 2016Dix ans après l’homicide à la mine de Pasta de Conchos au Mexique, le gouvernement n’a toujours pas mené une enquête rigoureuse sur les causes réelles du désastre, amené les responsables devant un tribunal, récupéré les dépouilles, ni indemnisé les familles des victimes.
Combien d’autres tragédies devront-elles encore se produire avant que justice soit faite et qu’un terme soit mis à cette impunité ? L’idéal serait que le gouvernement mexicain dirigé par M. Enrique Peña Nieto trouve une solution définitive à cette situation injuste,
a indiqué Napoleón Gómez Urrutia, Président du Syndicat mexicain des mineurs et des métallurgistes (SNTMMSRM), affilié à IndustriALL Global Union.
Le 19 février 2006, une explosion s’est produite au Charbonnage n°8 appartenant à la compagnie minière Grupo Mexico à Pasta de Conchos, dans l'état de Coahuila. Soixante-cinq mineurs sont décédés et neuf ont souffert de multiples brûlures. Des années plus tard, les corps de 63 des mineurs disparus sont toujours ensevelis 100 mètres sous terre parce que l’entreprise a suspendu les tentatives visant à récupérer les dépouilles.
Ce 18 février, à la veille de ce dixième anniversaire, le Premier Forum national des Mines, celui de 2016, se tient au siège du syndicat Los Mineros, auquel des membres du Comité exécutif national, du Conseil général de Vigilance et de Justice, ainsi que des personnalités nationales et internationales prennent part. Le Secrétaire régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Jorge Almeida, y représente IndustriALL Global Union.
De plus, le 19 février se tiendra une marche de protestation en direction des Ministères de l’Intérieur, du Travail et de la Sécurité Sociale ainsi que du siège de Grupo Mexico. Les participants réclameront la récupération des corps, une indemnisation équitable pour les familles des disparus et la punition des responsables de cet homicide industriel.
Selon Napoleón Gómez Urrutia, l’entreprise a agi avec légèreté en suspendant les tentatives de récupération des corps et en refusant de remédier aux problèmes de sécurité au sein de la mine avant la catastrophe, ceux-ci ayant été rapportés par des membres du Comité conjoint de santé et sécurité à de nombreuses reprises : “le Syndicat des Mineurs a exigé des mesures immédiates, mais des dirigeants de l’entreprise pingres et arrogants, menés par Germán Larrea et Xavier García de Quevedo, ont refusé de faire quoi que ce soit”, a-t-il dit.
IndustriALL exhorte le gouvernement fédéral à mettre un terme à l’impunité, à respecter les droits des travailleurs, à s’assurer que justice soit rendue et à démontrer son respect par rapport à la dignité des disparus et de leurs familles.
Fernando Lopes, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL a déclaré :
Los Mineros et IndustriALL continuent à exiger le châtiment des responsables, la récupération des restes humains et une indemnisation équitable pour les familles.