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Syndicalisation au Bangladesh – changement de dynamique

20 août, 2014Bien que cette industrie souffre souvent de conditions médiocres, de bas salaires et d’une sécurité d’emploi insuffisante, les travailleuses et travailleurs de la confection au Bangladesh mènent un combat difficile. Aux côtés de ses partenaires, IndustriALL participe à un projet destiné à accroître les effectifs syndicaux dans les ateliers et fabriques.

Chez Gazipur à Dacca, 1.300 salariés de la confection se sont tournés vers leur fédération syndicale affiliée à IndustriALL Global Union, la fédération indépendante des travailleurs de la confection au Bangladesh (BIGUF) et vers le Solidarity Center pour obtenir un appui. En travaillant à une relation constructive avec l’employeur, Masco Cotton, les deux protagonistes ont pu se rencontrer pour négocier et régler des problèmes dans la fabrique.

Tout en étant confrontés à de sérieux défis quand des salariés ont perdu leur emploi et que la demande syndicale a été rejetée à trois reprises avant d’être enregistrée par le Joint Director of Labour (JDL), les travailleuses et travailleurs ont persévéré.

“Elles/ils ont travaillé d’arrache-pied pour démontrer à l’employeur que, d’une manière générale, si les protagonistes décidaient de se rencontrer pour négocier, la responsabilisation des travailleuses et travailleurs dans le cadre syndical pourrait être bénéfique à la fabrique,” dit Rashedul Alom Raju, secrétaire général par intérim de la BIGUF.

“Je suis particulièrement satisfait d’avoir pu établir une bonne relation avec notre employeur, mais cela n’a pas été une chose facile,” dit Faruk, président du syndicat des travailleurs de Masco Cotton Ltd. “J’ai tout d’abord été suspendu avec trois autres salaries pour activité syndicale, et nous n’avons été réintégrés que deux mois et demi plus tard.”

Faruk poursuit:

“Cela nous a demandé beaucoup d’efforts pour que l’employeur comprenne nos problèmes. La formation donnée par la BIGUF nous a beaucoup aidés. Elle a porté sur la manière d’aborder les problèmes et de négocier avec la direction.”

Par la voie de la négociation, les salariés des fabriques dans lesquelles le syndicat est implanté ont négocié avec l’employeur pour s’assurer de percevoir les salaires en temps voulu, et d’obtenir une augmentation des primes d’assiduité et autres, ainsi que pour les primes de poste. Les syndicats et la direction se rencontrent maintenant sur une base mensuelle pour examiner de manière routinière les différends et les autres questions. Une négociation a eu lieu récemment sur le congé pour la fête religieuse Eid et pour augmenter le nombre de ventilateurs dans les ateliers.

La syndicalisation dans une industrie viable de la confection

IndustriALL soutient un grand projet de syndicalisation destiné à établir une présence syndicale complète dans les ateliers et fabriques de la confection au Bangladesh. Et les résultats sont déjà visibles. En 2013, le gouvernement du Bangladesh a accepté de faciliter l’enregistrement de nouveaux syndicats locaux, et au cours des 12 derniers mois, les affiliés de IndustriALL ont syndicalisé plus d’une centaine d’ateliers et de fabriques, et syndiqué 40.000 travailleuses et travailleurs.

Le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina, dit que l’objectif est de dépasser ces chiffres en 2014.

L’augmentation des effectifs syndicaux joue un rôle essentiel dans la longue marche vers une industrie de la confection sûre et viable au Bangladesh.

"La prochaine étape consiste à fournir la formation nécessaire pour améliorer la capacité des nouveaux responsables syndicaux dans les domaines de la négociation collective, de la santé et la sécurité, et pour la résolution des problèmes.“

Mahbubul, directeur exécutif du groupe de fabriques Masco dit qu’une formation pour la direction et le syndicat peut jouer un rôle important dans le développement d’une relation constructive et pour maintenir la paix sociale:

“L’avantage potentiel d’avoir un syndicat dans une fabrique est de faire entendre la voix de l’ensemble des travailleuses et travailleurs. La direction peut alors comprendre qu’elles sont les questions qui concernent le personnel et travailler pour résoudre les problèmes.”

Sanjida Akhter, travailleuse et présidente du syndicat unitaire des travailleurs de Masco Industries Ltd., l’un des trois syndicats de fabriques affiliés à la BIGUF dans le groupe de cinq fabriques, dit:

“Avant de créer un syndicat dans notre fabrique, les travailleuses et travailleurs n’avaient aucun moyen de communiquer avec l’employeur. Mais maintenant, les choses sont différentes. La direction s’adresse même au syndicat pour examiner et trouver une solution à des questions qui se posent dans la fabrique.”
 
 

Source: Solidarity Centre