12 février, 2014Trois dirigeants du syndicat des travailleurs de Honda, le Sindicato de Trabajadores Unidos de Honda de México (STUHM) et un militant, qui les accompagnait, ont été arrêtés alors qu'ils distribuaient des tracts devant l'usine Honda. Les policiers les ont interpelés en faisant usage d'une force excessive; ils ont été maintenus au secret pendant de longues heures et soumis à de la torture physique et psychologique.
Les trois dirigeants ont été arrêtés devant l'usine dans l'après-midi du 5 février pendant qu'ils distribuaient des tracts pour informer les travailleurs du jugement rendu récemment en faveur du syndicat. Il s'agit de Raúl Celestino Pallares, Esteban Acero, Raúl Rojas et d'un militant qui les accompagnait.
La police a déclaré les avoir arrêtés pour trouble de l'ordre public. Deux d'entre eux ont été libérés après paiement d'une amende. Les deux autres ont été déférés au parquet et inculpés pour avoir tenté de blesser un policier.
Le Secrétaire général du STUHM, José Luis Solorio, a dit avoir reçu un appel téléphonique d'un des dirigeants du syndicat au moment même où il était frappé par des policiers. Il s'agit d'un nouvel acte de répression antisyndicale. Les dirigeants syndicaux ont été agressés alors qu'ils étaient embarqués dans un fourgon de police. En détention, ils ont subi des tortures physiques, constamment sous la menace d'une arme, tandis que des policiers leur infligeaient des brûlures de cigarettes.
Le STUHM confirme que la police a menacé de maintenir deux membres du syndicat en détention sur "des chefs d'accusation graves qui sont ridicules et disproportionnés, dans le but de gêner les activités du STUHM".
Les syndicalistes ont été remis en liberté grâce aux pressions d'autres syndicats et d'organisations de la société civile. Toutefois, José Luis Solorio réclame l'arrêt immédiat de la répression et des mesures d'intimidation contre le STUHM. Il avertit aussi que : "Ces actes barbares ne décourageront pas et n'effrayeront pas nos membres. Les autorités en charge du travail DOIVENT ordonner des élections sociales afin que les travailleurs puissent dire par quel syndicat ils veulent être représentés dans la négociation collective."
Le STUHM appelle tous les syndicats, toutes les organisations de la société civile et le grand public à suivre la situation de près et à exprimer leur solidarité avec le STUHM, "parce que nous n'abandonnerons pas la lutte".
IndustriALL Global Union condamne cette forme d'intimidation qui survient si peu de temps après l'arrêt de justice rendu en faveur du STUHM (http://www.industriall-union.org/fr/victoire-judiciaire-pour-le-syndicat-independant-des-travailleurs-de-honda-au-mexique) et appelle les autorités ainsi que l'entreprise à respecter le droit des travailleurs à adhérer à un syndicat de leur choix.