7 juillet, 2016Plus de 3 000 membres des syndicats indépendants au Sri Lanka ont manifesté contre la très forte discrimination antisyndicale ayant lieu dans les zones franches du pays.
L’alliance des syndicats indépendants, composée de six syndicats, a organisé une manifestation, le 22 juin, devant l’entrée principale de la zone franche de Katunayake, la plus importante zone franche au Sri Lanka.
Depuis l’élection présidentielle, en janvier 2015, et l’élection du nouveau gouvernement, en août 2015, un grand nombre d’employeurs du pays réclament une réforme du droit du travail pour se débarrasser des syndicats dans ces zones.
Les employeurs des zones franches ont intensifié leurs pressions sur les syndicats et leurs membres, notamment en refusant de reconnaître les syndicats, en menant une campagne publique de diffamation contre eux, en se livrant à des pratiques discriminatoires dans les ateliers, en recourant à l’intimidation, en menaçant les travailleurs d’agression physique, en les suspendant ou en les renvoyant. Un grand nombre de ces employeurs doivent encore augmenter les salaires de 2 000 roupies sri-lankaises (13 dollars américains), en application de l’annonce faite par le gouvernement au début de l’année. Selon les syndicats, une telle position anti-travailleurs de la part des employeurs est à l’origine également de l’augmentation de la fréquence des harcèlements sexuels sur le lieu de travail.
Le Sri Lanka est l’un des rares pays où les syndicats sont présents dans les zones franches. Les syndicats sri-lankais ont joué un rôle de premier plan pour garantir le maintien des droits syndicaux dans ces zones.
Les syndicats demandent au gouvernement d’intervenir et d’empêcher les initiatives des employeurs visant à supprimer les syndicats dans les zones franches. Outre l’atteinte portée aux droits des travailleurs, les syndicats déclarent que les mesures des employeurs entraveront profondément les efforts consentis par le gouvernement pour bénéficier à nouveau du système de préférences généralisées (statut SPG+) de l’UE, que celle-ci lui a retiré au motif de violations des droits de l’homme.
Les manifestants demandaient aux employeurs de mettre un terme aux menaces d’agression physique, de reconnaître les syndicats en tant qu’agents négociateurs, de réintégrer tous les employés licenciés pour leurs activités syndicales, d’arrêter d’employer des travailleurs précaires en vue de porter atteinte aux activités syndicales, et de punir les fonctionnaires auteurs de harcèlement sexuel.
L’alliance des syndicats indépendants est constituée des affiliés d’IndustriALL Global Union, à savoir le Syndicat des employés des zones franches et des services généraux du Sri Lanka (FTZ&GSEU), Ceylon Mercantile and General Workers Union (CMU), la Fédération unie du Syndicat cingalais des employés de banque, le Syndicat des employés des postes et des télécommunications et Women Solidarity union.