3 décembre, 2020Le syndicat Sintracarbón et l’entreprise colombienne Cerrejón ont signé une nouvelle convention collective de travail, qui garantit aux travailleurs le maintien de leurs avantages. Cet accord a mis fin à la plus longue grève de l’histoire de la mine.
Le Syndicat colombien des travailleurs du charbon Sintracarbón, qui est affilié à IndustriALL Global Union, et Cerrejón, une société minière appartenant aux multinationales Glencore, BHP et Anglo American, ont signé une convention collective de travail dans la soirée du 30 novembre, mettant ainsi fin à un conflit qui avait duré 91 jours.
Igor Díaz, Président de Sintracarbón, a déclaré :
“Nous avons mené un bon combat contre les trois multinationales, qui étaient bien décidées à mettre en œuvre une stratégie d’entreprise qui allait à l’encontre des intérêts de leurs travailleurs. Heureusement, elles n’ont pas réussi et notre convention collective reste intacte.
Je tiens à remercier IndustriALL, ses affiliés FNV, SASK, USW, IG BCE et CUT, ainsi que toutes les autres organisations qui ont fait preuve de solidarité et apporté leur soutien financier. Ce n’était pas un combat mené par Sintracarbón seul, mais par l’ensemble du mouvement syndical : c’était une véritable démonstration d’unité internationale.”
Selon Sintracarbón, le nouvel accord répond à sa principale exigence, à savoir que les travailleurs conservent les mêmes avantages qu’auparavant. Les principales caractéristiques de l’accord, qui porte sur trois ans, sont les suivantes :
- 100 contrats temporaires seront transformés en contrats à durée indéterminée
- Les salaires seront ajustés en fonction de l’inflation pendant toute la durée de l’accord
- 700 allocations de subsistance seront accordées
- Les allocations pour frais médicaux, scolaires, éducatifs, etc. seront réajustées en fonction de l’inflation
- Les primes de Noël et les vacances continueront à être considérées comme des salaires
- Le transport quotidien de Guajira, Valledupar et Barranquilla continuera à être proposé
L’entreprise et le syndicat avaient déjà pris des mesures pour tenter de résoudre le conflit. Dans un premier temps, des discussions ont eu lieu entre les deux parties sur une période de 60 jours. Plusieurs réunions ont ensuite eu lieu avec le Comité de concertation des politiques salariales et du travail (CCPSL) et le bureau du médiateur, agissant en tant que conciliateurs.
Enfin, pour éviter de porter le litige devant un tribunal arbitral du ministère de l’emploi, les deux parties ont choisi de poursuivre leurs négociations. Au bout de six jours, elles se sont mises d’accord sur la nouvelle convention collective de travail.
Les parties sont également convenues d’organiser des discussions sur une période de 30 jours afin de résoudre un autre point de friction : le changement d’équipe proposé par l’entreprise, qui entraînerait ce que le syndicat appelle un “poste de la mort”. Sintracarbón a déclaré que même si la grève est terminée, elle se battra pour que le nouveau système de travail par équipes ne soit pas mis en œuvre, car il aurait des répercussions sur la santé des travailleurs et supprimerait 1.250 emplois.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a déclaré :
“Avec leur grève de 90 jours, Sintracarbón et ses membres ont mené un combat historique et exemplaire. Ils se sont battus pour leur dignité, leurs droits et leur avenir et ils ont obtenu justice. Ils doivent être applaudis pour leur combat héroïque.
Sous l’égide de Sintracarbón, nous nous sommes rassemblés en tant que mouvement syndical international pour soutenir nos collègues de Cerrejón en grève. Cette grève a montré que la solidarité internationale est de la plus haute importance, surtout lorsque tant de nos affiliés traversent des moments difficiles ; la pandémie de Covid-19 a particulièrement frappé le secteur minier. Merci à tous ceux qui ont soutenu Sintracarbón pendant cette période.”