21 mars, 2016Au bout de 62 jours de difficiles négociations, le Syndicat colombien des mineurs de charbon Sintracarbón a obtenu un accord à Cerrejón qui reconnaît la contribution faite chaque jour par les 13.000 travailleurs et travailleuses employés sur le site.
Cette convention de deux ans, scellée le 15 mars, comprend une augmentation salariale ainsi que des améliorations en termes de santé, d’éducation et autres avantages. Cerrejón, une des plus vastes mines de charbon du monde, est une coentreprise entre Anglo American, BHP Billiton and Glencore.
Au début des négociations, Cerrejón a utilisé l’excuse de la chute des prix des matières premières pour faire une “ultime offre” qui exigeait des concessions significatives de la part des travailleurs en matière de droits syndicaux, de santé et autres.
Début mars, 98,3% des syndiqués ont voté en faveur d’une action de grève à défaut qu’un accord soit conclu à la table des négociations. Le syndicat n’a fait que se renforcer et s’unir à mesure que le conflit se creusait, enregistrant 300 nouveaux adhérents au cours de cette période.
Le Président du syndicat, Jairo Quiroz, précise que la force de mobilisation du syndicat, la légitimité de ses revendications ainsi que le soutien inaltérable de ses adhérents et de la communauté riveraine sont autant d’éléments qui ont contribué ensemble à la victoire. Sintracarbón a remercié IndustriALL Global Union et ses affiliés du secteur des mines pour la solidarité internationale affichée durant ce conflit portant sur les négociations collectives.
Entretemps, la lutte pour assurer une solution équitable pour les travailleurs et les communautés riveraines se poursuit. À peine deux jours après la signature de l’accord, Sintracarbón et ses membres sont descendus dans les rues dans le cadre d’une vaste action nationale de protestation soutenue par les syndicats, les groupements indigènes, les étudiants et autres. “Comment est-il possible dans une région riche en ressources naturelles comme La Guajira, qui abrite Cerrejón, que des enfants puissent mourir de malnutrition ?” demande Sintracarbón. “Nous exigeons que La Guajira soit perçue sous un autre angle et que ces problématiques soient prises en compte de toute urgence."