27 septembre, 2021Selon le premier rapport de suivi conjoint OMS/OIT, au moins 1,9 million de travailleurs et travailleuses perdent la vie chaque année en raison de maladies et lésions liées au travail. Toutefois, si l’on ajoute aux données de 2000 à 2016 les causes de décès par facteurs de risque non pris en considération et si l’on comble les lacunes dues à un décompte lacunaire des cas, on est plutôt proche des 3 millions de décès, chiffre qui donne le vertige.
Depuis l’adoption de la Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail en 2019, qui énonçait clairement que “des conditions de travail sûres et saines sont fondamentales pour un travail décent”, IndustriALL Global Union, avec la CSI et d’autres fédérations syndicales internationales, fait campagne pour que la santé et la sécurité au travail soient reconnues par l’OIT comme un principe et un droit fondamental au travail. La pandémie actuelle de Covid-19 a souligné la nécessité pour l’OIT de prendre des mesures urgentes et attendues depuis longtemps.
En novembre prochain, le Conseil d’administration de l’OIT décidera s’il convient d’inscrire cette question à l’ordre du jour de la Conférence internationale du travail de 2022. IndustriALL et d’autres Fédérations syndicales internationales insistent sur le fait que cela doit être fait en modifiant la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail de 1998, car ce serait le moyen le plus simple et le plus rapide d’inclure la santé et la sécurité au travail dans le cadre des principes et droits fondamentaux au travail de l’OIT.
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Global Union, indique :
“Le rapport mondial conjoint de l’OMS et de l’OIT révèle une réalité que nous connaissons déjà trop bien. L’hécatombe dont sont victimes les travailleurs et travailleuses est évitable ; trop c’est trop. Ce carnage doit prendre fin. Nous réitérons notre demande ferme auprès de l’OIT de faire de la santé et de la sécurité au travail un droit fondamental, au même titre que la liberté syndicale, la négociation collective et autres.”
Selon le rapport de suivi de l’OMS et de l’OIT, les maladies représentent plus de 80 % des décès, tandis que 19,3 % sont attribuables à des blessures. Un tribut disproportionné payé aux maladies liées au travail est observé en Afrique, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique occidental, chez les hommes et les groupes d’âge plus élevés.
Le facteur de risque professionnel avec le plus grand nombre de décès attribuables était l’exposition à de longs temps de travail (≥ 55 heures par semaine), suivi de l’exposition professionnelle aux particules, gaz et fumées et des accidents du travail. La pathologie présentant le plus grand nombre de décès attribuables au travail était la bronchopneumopathie chronique obstructive, suivie des accidents vasculaires cérébraux et des cardiopathies ischémiques.