16 avril, 2015Leader mondial pour les abus contre les droits des travailleurs et travailleuses, Rio Tinto a été pris pour cible aujourd’hui à Londres par une coalition de militant(e)s en colère qui exigeait que l’entreprise mette de l’ordre et agisse de façon responsable.
Le réseau IndustriALL Global Union des syndicats de Rio Tinto a présenté aujourd’hui sa liste de griefs à l’Assemblée générale des actionnaires. Le géant minier fait honte pour son incapacité à respecter les droits syndicaux et assurer la sécurité des travailleurs et travailleuses, pour les dommages causés à l’environnement et pour son attitude envers les peuples indigènes et autres communautés.
Plusieurs syndicats du monde entier aux côtés d’ONG et de groupes de défense des peuples indigènes s’étaient rassemblés devant le lieu où se tenait l’Assemblée générale 2015 de Rio Tinto. Ils scandaient des slogans et assuraient avec défiance la poursuite de la campagne de IndustriALL.
Dans la salle où se tenait l’Assemblée générale, le secrétaire général adjoint de IndustriALL, Kemal Özkan, a délivré le message conjoint du réseau syndical.
Kemal Özkan dit:
Notre campagne se poursuivra jusqu’à ce que l’entreprise Rio Tinto devienne l’acteur social qu’elle se vante d’être. Tout ce que nous recherchons, c’est le respect des travailleurs et travailleuses, des peuples indigènes, des communautés et de l’environnement.
Ron Thomas, président de l’USW, citant les activités de Rio Tinto à Labrador City, Canada, a dit à l’Assemblée générale:
“Je demande à Rio Tinto de traiter nos membres avec respect et de cesser d’employer des contractuels. Nous voulons travailler pour Rio Tinto et retrouver nos emplois.”
Des personnes assistant à l’Assemblée générale ont émis de fortes critiques, en demandant à Rio Tinto de rendre des comptes pour son arrogance et son manque de respect pour d’autres actionnaires concernés.
La Première Nation des Innus au Québec a accompli un geste symbolique fort en s’adressant à l’Assemblée générale dans sa langue autochtone, avant d’affirmer:
“Nous sommes venus ici dans un esprit de paix. Quand est-ce que Rio Tinto voudra négocier et signer un accord avec nous. Vous enlevez les ressources sans partager avec nous les bénéfices réalisés. Le temps est venu de payer la location aux véritables propriétaires de cette terre.”
Les problèmes évoqués ont porté sur les financements politiques aux États Unis, le manque de transparence dans de nombreux règlements, notamment au Myanmar, et la dégradation de l’environnement.
Le président et le directeur général ont dû s’expliquer sur de récents évènements où des salariés de Rio Tinto ont été tués au travail à Madagascar, au Canada, en Afrique du Sud et en Indonésie.
Directement après l’Assemblée générale, le groupe conduit par IndustriALL a manifesté devant deux bijouteries appartenant à Signet, qui se fournissent en diamants chez Rio Tinto. La clientèle des boutiques H. Samuel et Ernest Jones à Oxford Street, en plein cœur de la zone commerciale animée de Londres, a pu apprendre comment les diamants commercialisés par Signet sont souillés par le comportement de Rio Tinto contraire à l’éthique.