23 février, 2015Rio Tinto a fait tourner court une réunion avec des leaders syndicalistes internationaux lorsque ceux-ci ont rejeté son exigence de mettre fait à la campagne qui expose au grand jour ses pratiques non viables.
La réunion se déroulait dans les bureaux de Rio Tinto à Zurich le 6 février dernier. Elle avait été convenue entre un membre du Comité exécutif de Rio Tino et IndustriALL, avec le soutien du réseau mondial des syndicats de Rio Tinto. L’entreprise avait marqué son accord préalable sur un ordre du jour fixe pour la réunion.
“Rio Tinto s’est comportée avec arrogance dès l’entame de la réunion, fixant des ultimatums, menaçant de poursuites judiciaires et nous empêchant de nous exprimer. J’ai rarement vu ce genre de comportement depuis que la période de l’apartheid a pris fin,” a commenté le Secrétaire général du Syndicat national des Mineurs d’Afrique du Sud et Vice-président d’IndustriALL Frans Baleni.
“J’ai fait le voyage depuis l’Australie jusqu’en Suisse dans l’espoir d’avancer sur des problèmes que la direction australienne de Rio Tinto a refusé d’aborder. Il est notamment question de fréquentes brimades et d’accusations de harcèlement sexuel au niveau des activités de l’entreprise chez Hunter Valley Coal,” a indiqué le Secrétaire général de la section Mines et Énergie du CFMEU, qui occupe aussi la présidence de la section des Mines d’IndustriALL, Andrew Vickers.
“Au lieu de cela, Rio Tinto s’est seulement déclarée être disposée à discuter si nous acceptions son ultimatum de mettre fin à notre campagne. L’entreprise crie sur tous les toits qu’elle a la volonté de travailler avec les parties prenantes d’importance, comme les syndicats, mais le message qu’on nous envoie est plutôt “comme je dis, sinon rien”.”
“L’attitude de Rio Tinto au Labrador (Canada), est mauvaise pour ses affaires et mauvaise pour les travailleurs. Il y a 2.300 doléances en cours qui démoralisent les travailleurs et travailleuses et la direction locale refuse de collaborer avec le syndicat pour les résorber,” a indiqué Euclid Hache, représentant des Métallos USW.
“Nous espérions que la direction générale de Rio Tinto collaborerait avec nous pour trouver le chemin de relations sociales moins conflictuelles au Labrador. Au lieu de cela, elle a rejeté le dialogue et a choisi l’escalade dans le conflit.”
“Malheureusement, cela ne m’a pas surprise,” a confié la Secrétaire du Conseil d’Entreprise Européen de Rio Tinto, Véronique Roche. “Rio Tinto a pour habitude de négliger de dialoguer avec respect avec ses salariés européens et leurs syndicats.”
“Au cours de l’année écoulée, IndustriALL a mené une campagne pour exposer au grand jour le fossé qui existe entre les déclarations de Rio Tinto sur la durabilité et ses pratiques réelles. Notre but, comme nous l’avons clairement fait savoir au cours de campagne, est de convaincre Rio Tinto de vivre selon ses principes. Cela ferait de cette entreprise un acteur économique plus florissant et serait bon pour l’ensemble des parties prenantes qui la compose,” a déclaré le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Kemal Özkan.
Malheureusement, la campagne n’a pas encore atteint cet objectif, comme l’a démontré la direction générale de Rio Tinto en refusant de poursuivre le dialogue avec nous. Nous allons dès lors redoubler d’efforts.