20 octobre, 2016Le 2e Congrès mondial d’IndustriALL Global Union a adopté une résolution soutenant la paix en Colombie et une autre s’opposant au coup d’Etat au Brésil.
La première résolution regrette le résultat négatif du plébiscite sur le processus de paix du gouvernement colombien et des FARC visant à mettre fin au conflit armé ayant provoqué de trop nombreuses effusions de sang dans le pays et au sein du mouvement syndical.
Le Congrès a invité le gouvernement colombien et les chefs des FARC à poursuivre leurs efforts pour négocier la paix dans le pays et garantir le respect des libertés individuelles et collectives.
« Nous demandons qu’une solution responsable soit trouvée pour parvenir à la paix. Des millions de personnes ont été déplacées et des centaines de gens, dont des syndicalistes, ont été tués. Le moment est venu d’exprimer notre solidarité. Je vous demande de soutenir cette résolution », a déclaré Pablo Santos, membre du syndicat des travailleurs de l’énergie SINTRAELECOL, affilié à IndustriALL en Colombie - la résolution a été adoptée quelques minutes plus tard.
Le Président colombien, Juan Manuel Santos, a récemment annoncé sa décision de proroger le cessez-le-feu bilatéral avec la guérilla des FARC jusqu’au 31 décembre dans le but de négocier un nouvel accord au cours des prochains mois.
La deuxième résolution condamne le coup d’Etat et les attaques des droits de la classe laborieuse au Brésil.
Lucineide Varjão, présidente de la Fédération nationale des travailleurs de l’industrie chimique (CNQ/CUT), affiliée à IndustriALL au Brésil, a pris la parole pour exprimer son soutien à la deuxième résolution. Varjão a indiqué que le gouvernement, qui est parvenu au pouvoir grâce à un coup d’Etat au Brésil, est en train de mettre en œuvre le programme des élites, en éliminant entre autres les droits sociaux et les prestations.
« Le gouvernement de facto revient sur tout ce que nous avons réalisé ces 12 dernières années. Il n’a aucun respect pour la démocratie, les femmes ou les jeunes. Nous devons défendre nos droits. Nous avons besoin de votre soutien », a-t-elle expliqué aux délégués.
La Chambre des députés du Brésil a récemment adopté un projet d’amendement à la Constitution, qui s’avère être la priorité absolue du Président Michel Temer. Les syndicats ont violemment critiqué ce projet qui gèle les dépenses en matière de santé, d’éducation, de logement et de protection sociale pour vingt ans. Trois autres votes sont nécessaires avant qu’il devienne une loi.
Les délégués au Congrès ont condamné les attaques sur les acquis historiques de la classe laborieuse au Brésil, tels que la journée de travail de huit heures, l’âge de la retraite et le travail décent.
Ils ont décidé de renforcer l’action conjointe des affiliés pour réaffirmer le principe de l’unité des travailleurs du monde. Les principaux centres syndicaux brésiliens ont décidé de tenir une journée nationale de grève le 11 novembre.
Enfin, ils ont convenu de s’associer à la campagne « Nous sommes solidaires de Lula » de l’ITUC, lancée le 20 septembre pour défendre l’ancien président contre le traitement brutal dont il est victime au Brésil.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriaALL, a indiqué que la réussite du processus de paix en Colombie et l’échec des mesures antisociales du gouvernement brésilien auront des conséquences pour l’ensemble de la région, c’est pourquoi ces deux combats ont reçu le soutien inconditionnel d’IndustriALL.