9 septembre, 2013La police a empêché la tenue de la réunion du Panel d’enquête international dirigé par l’ancien ministre sud-africain et leader syndical Jay Naidoo après avoir placé celui-ci en garde à vue la veille pour l’interroger.
Il y avait une forte présence policière à l’endroit où devait se tenir l’enquête organisée par la Confédération Syndicale Internationale (CSI) dans le cadre de sa Semaine d’action mondiale pour la démocratie et les droits des travailleurs au Swaziland. Le panel devait entendre les témoignages de travailleurs sur leur condition dans le pays et présenter ses conclusions à la face du monde. La police a empêché la tenue de cette enquête en prétextant que cette démarche était inappropriée le 6 septembre, date de l’Indépendance, qui devait rester un jour de réjouissances.
Jay Naidoo et plusieurs autres personnes dont Paul Verryn, évêque de l’église méthodiste et Paliani Chinguwo du SATUCC (Conseil de Coordination des Syndicats d’Afrique australe) ont été arrêtés à un barrage routier la veille et maintenus en détention pour interrogatoire avant d’être relâchés plus tard.
Le 5 septembre également, le Secrétaire général du TUCOSWA (Congrès des Syndicats du Swaziland), Vincent Ncongwane, a été arrêté et emmené pour être interrogé. Le TUCOSWA insiste pour préciser que la procédure avait été respectée et le gouvernement informé des manifestations de masse prévues et qui n’ont finalement pas pu avoir lieu.
Cette violation patente des droits de l'homme a eu lieu quelques jours à peine après que le Roi Mswati ait déclaré avoir eu la révélation que sa monarchie absolue devrait dorénavant être officiellement qualifiée de démocratie monarchique. Les critiques soupçonnent cette démarche d’être une tentative de jeter la confusion auprès de la population au sujet des droits démocratiques alors que des élections parlementaires doivent avoir lieu ce mois au sein cette monarchie absolue.
Voilà 45 ans que le Swaziland s’est affranchi de son statut colonial mais 40 ans que le pays vit sous l’état d’urgence utilisé par Mswati pour priver le peuple swazi de ses droits démocratiques. Le Swaziland est l’un des pays les plus pauvres du monde. Plus de 60% de la population vivent dans une pauvreté sans nom et le taux de chômage est de 28,5%. Il n’y a pas de liberté de la presse ou de justice indépendante. Les partis politiques sont interdits. Les institutions démocratiques et les syndicats font l’objet d’attaques permanentes et le Congrès des Syndicats du Swaziland est toujours privé de statut légal de sorte à empêcher l’unité des travailleurs.