19 mars, 2021La pandémie de Covid-19 a forcé les travailleurs du monde entier à trouver d'autres façons de communiquer, d'interagir et de travailler, en faisant davantage appel aux solutions numériques. Avec l'obligation de se distancier socialement, le travail syndical et d'organisation s'est aussi numérisé. C'est pour cela qu'IndustriALL a mené des actions pour renforcer la capacité numérique de ses affiliés.
Lorsque la Covid a éclaté, les syndicats ont été confrontés à un nouveau défi et n'ont eu d'autre solution que de développer leur capacité numérique. La dépendance accrue à la technologie a fait apparaître un clivage du fait que tous les syndicats n'ont pas accès à l'équipement; dans de nombreuses régions du monde, les infrastructures des technologies de l'information sont rudimentaires et sous-financées, ce qui entraîne un manque de connectivité.
"Le contact entre les adhérents et les cadres des syndicats est primordial, d'autant plus que, partout dans le monde, les droits des travailleurs sont attaqués et que chaque jour éclatent des urgences sanitaires et sécuritaires. Les ressources étant limitées, il est rare que l'équipement soit une priorité. IndustriALL a voulu continuer à soutenir la coordination du partage d'informations entre les affiliés et leurs membres ainsi qu'entre les affiliés et IndustriALL,"
déclare le secrétaire général d'IndustriALL Atle Høie.
L'an dernier, IndustriALL a réalisé une étude qui a montré que 117 syndicats avaient beaucoup de difficultés à participer à nos activités en raison d'un manque de capacités numériques. Depuis, IndustriALL leur a fourni des ordinateurs portables, des tablettes, des smartphones, des projecteurs multimédias, des caméras, des imprimantes/scanners, des connexions internet à haut débit, des licences Zoom et a dispensé une formation à l'utilisation de l'équipement et de Zoom en fonction des besoins et pour autant que les organisations soient en ordre de cotisation.
"Nous avons constaté un durcissement des attaques contre les droits des travailleurs, c'est pourquoi les activités portant sur les luttes communes essentielles du mouvement syndical et sur le renforcement de la solidarité internationale, les réunions internes et les négociations collectives se sont faites en ligne.
"Nos déplacements restant limités à cause de la pandémie, le soutien fourni par IndustriALL sous la forme de matériels et de logiciels a accru notre capacité à mener nos activités quotidiennes en ligne et à aider plus efficacement nos membres,"
explique Sanjay Vadhavkar, le secrétaire général du syndicat indien SMEFI et membre du comité exécutif d'IndustriALL.
"En plus des défis imposés par la crise économique et la propagation de la Covid-19, nos bureaux ont été gravement endommagés par l'explosion de Beyrouth, l'an dernier, ce qui a fortement freiné nos activités. Le soutien d'IndustriALL a eu un impact positif en renforçant nos capacités à améliorer nos compétences en communication numérique et à reprendre nos activités à distance pendant cette période critique,"
dit Sleiman Hemdan, le président de l'Union professionnelle des syndicats de travailleurs et de salariés des matières chimiques et assimilées.
Wander Mkhonza, le secrétaire général de l'ATUSWA, en Eswatini, se félicite de ce soutien qui a facilité la communication en ces temps difficiles.
"Les réunions virtuelles deviennent la norme, et sans les gadgets qu'elles nécessitent, il serait pratiquement impossible de gérer un syndicat."
Reginald Lafontant, le coordinateur de notre affilié haïtien GOSTTRA, explique que depuis le début de la pandémie, les travailleurs de l'habillement haïtiens sont confrontés à des défis sans précédent. La situation a encore empiré en février, lorsque le président Jovenel Moïse a refusé de quitter le pouvoir à la fin de son mandat, déclenchant les protestations.
"Le soutien que nous avons reçu nous a permis de fonctionner et de s'attaquer à ces problèmes du mieux que nous pouvions. Notre exécutif peut maintenant se réunir par Zoom et nous avons pu, avec notre centrale nationale, réagir à la crise constitutionnelle de manière coordonnée avec de nombreux autres syndicats.
"Nous sommes aussi en contact régulier avec nos affiliés, qui nous tiennent régulièrement au courant et nous informent sur les questions de santé et de sécurité entre autres. Concrètement, depuis la montée des violences, nous avons pu alerter les travailleurs qui se rendent au travail sur les raids de la police et les attaques de gangs."
Le soutien numérique a permis aux affiliés d'optimiser l'utilisation de divers réseaux sociaux et plateformes en ligne pour faire la promotion de programmes, de campagnes et d'actions d'organisation. La technologie a permis aux travailleurs d'intervenir dans des conflits portant sur la négociation collective, en utilisant la technologie des réunions à distance pour négocier avec les employeurs et trouver des solutions.
Khaing Zar, le président de l'IWFM, au Myanmar, déclare :
"Grâce à ce soutien, l'IWFM a mis en place une permanence accessible aux membres comme aux non-membres et a organisé des réunions en ligne pour diffuser des informations actualisées sur la Covid-19. Beaucoup de nos adhérents ont été renvoyés, temporairement ou définitivement, à cause des fermetures d'usines et les employeurs mènent des actions antisyndicales. Nous avons pu nous connecter, offrir une protection et surmonter des difficultés pour le compte de nos membres pendant la pandémie."
Les jeunes, qu'ils soient adhérents ou dirigeants, ont joué un rôle crucial en comblant nos carences technologiques. Cela a donné aux jeunes une visibilité accrue dans l'action syndicale et leur a donné accès à l'action syndicale à un autre niveau.
"L'efficacité des activités syndicales vient de la vivacité de la communication avec les membres, mais, du fait des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, notre façon de travailler a totalement changé. Avec le soutien d'IndustriALL, nous avons réussi à surmonter ce défi. Maintenant, le personnel peut poursuivre ses activités et nous pouvons maintenir la communication avec les responsables syndicaux,"
explique Tamaz Dolaberidze, le président du Syndicat des travailleurs de la métallurgie, la mine et la chimie de Géorgie.