1 mars, 2017Soixante responsables syndicaux du ciment ainsi que des militants d’Indonésie, de Thaïlande et des Philippines se sont réunis à l’usine Citeureup (Indocement/HeidelbergCement) en Indonésie, les 27 et 28 février, pour participer à la réunion régionale d’IndustriALL Global Union sur l’amélioration de la situation des travailleurs dans le secteur du ciment.
Les syndicats du ciment ont approuvé un plan d’action visant à renforcer leur pouvoir de négociation. Celui-ci prévoit notamment d’organiser et de recruter les travailleurs précaires (c’est-à-dire les travailleurs contractuels) dans l’industrie du ciment.
Matthias Hartwich, Directeur d’IndustriALL chargé des industries des matériaux et de l’ingénierie mécanique, a présenté les étapes de la campagne pour le respect des droits des travailleurs à LafargeHolcim. Hartwich a également informé les participants des progrès récemment accomplis vers la conclusion de l’accord-cadre mondial avec LafargeHolcim.
Néanmoins, certaines questions sont toujours en suspens à LafargeHolcim comme un lockout au Canada, un conflit portant sur les terres et le droit au travail en Inde, ainsi que la menace pesant sur de nombreux emplois en Indonésie en raison de la mise en œuvre d’un projet de Centre régional de service aux entreprises.
Le président du comité d’entreprise européen de HeidelbergCement, Giel Beks, qui était relié à la réunion par vidéoconférence, s’est adressé à l’assemblée et a répondu aux questions des participants sur le système de dialogue social existant en Europe et notamment à HeidelbergCement.
Beks a rappelé l’utilité des accords-cadres mondiaux pour l’ensemble des syndicats du groupe dans le monde entier. A la fin de la réunion, il a exprimé le souhait de voir la compagnie récompenser non seulement les actionnaires mais aussi d’autres parties prenantes, notamment les travailleurs qui créent des revenus pour la compagnie et, de la sorte, pour les actionnaires.
Durant la réunion, les participants se sont félicités de l’opportunité unique qui leur a été donnée de pouvoir dialoguer directement avec les directions locales de Indocement (HeidelbergCement) et de Holcim (LafargeHolcim), qui ont participé au deuxième jour de la réunion et ont discuté avec les travailleurs des problèmes auxquels est confronté l’industrie du ciment en Indonésie. Le président de l’association des employeurs du ciment, Widodo Santoso, a également participé à la réunion au cours de laquelle il a parlé des tendances générales dans le domaine de l’économie et du marché du ciment.
Par ailleurs, Feliciano Gonzalez, chef des relations du travail et des politiques sociales de LafargeHolcim au niveau mondial, a communiqué par téléphone avec les participants à la réunion. Au cours de cet échange, les militants syndicaux ont soulevé des questions brûlantes dont l’empreinte industrielle future de LafargeHolcim en Indonésie, les allégations d’antisyndicalisme, l’influence de l’industrie 4.0, l’utilisation des carburants alternatifs et le niveau des salaire.
Les participants ont embrassé l’idée de négociations salariales sectorielles et se sont engagés à collaborer en ce sens. Les représentants des syndicats du ciment ont convenu de l’importance d’organiser les travailleurs précaires dans leurs entreprises. Ils ont élaboré un premier plan d’action renfermant des mesures sur la négociation collective, l’organisation d’une campagne en faveur de l’accord-cadre mondial, la santé et la sécurité au travail et de nouveaux efforts à déployer en matière d’organisation des travailleurs précaires.
Concluant la réunion, Matthias Hartwich, a déclaré:
« Cet atelier a été positif. Il est encourageant de constater que nos collègues d’Indonésie et, espérons-le également, de Thaïlande et des Philippines, ont décidé d’organiser les travailleurs précaires.
« Nous avons réalisé de nets progrès en matière de coordination mondiale des syndicats du ciment, en particulier à LafargeHolcim mais aussi à HeidelbergCement. La coopération avec les comités d’entreprise européens respectifs de ces compagnies y est pour beaucoup. En outre, entamer le processus de négociation de l’accord-cadre mondial avec LafargeHolcim est un bon signal pour aller de l’avant et étendre nos activités à d’autres multinationales travaillant dans le secteur, notamment HeidelbergCement ».