20 décembre, 2012Lors d’une réunion avec des responsables des droits de la personne des Nations unies, les propriétaires fonciers communautaires et les travailleurs et travailleuses ont décrit leur éviction du camp de protestation à Durango. Ils ont également dit comment Excellon enfreint les droits de la personne, refuse de respecter l’accord de location signé en 2008, menace et harcèle les habitant(e)s et les travailleurs/euses de la localité.
Après l’éviction violente d’un camp de protestation dressé à l’entrée de la mine La Platosa qui appartient à l’entreprise canadienne Excellon Resources et est située dans l’État de Durango au Mexique, les propriétaires fonciers communautaires de La Sierrita et un groupe de travailleurs de la section 309 du syndicat national des mineurs (SNTMMSRM) ont rencontré des responsables du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) pour dénoncer les infractions systématiques aux droits de la personne par les gouvernements au niveau fédéral et à celui de l’État par l’entreprise minière canadienne Excellon.
Les travailleurs et travailleuses et les propriétaires fonciers communautaires qui soutiennent le syndicat avaient édifié un camp à l’entrée de la mine La Platosa au cours des trois derniers mois pour appuyer leurs revendications pour la liberté syndicale. Ils en ont été brutalement expulsés le 24 octobre.
La situation s’est depuis détériorée. IndustriALL Global Union, qui soutenait la campagne de solidarité, a été rejoint par LabourStart, Amnesty International et l’ONG mexicaine Projet de développement économique, social et culturel (PRODESC) pour critiquer l’éviction et les tentatives d’intimidation de l’entreprise. Le secrétaire général Jyrki Raina a écrit à Excellon pour lui demander de mettre fin aux pratiques antisyndicales et de respecter le droit des salariés à être représentés par le syndicat de leur choix sans ingérences extérieures.
L’entreprise a répondu à IndustriALL en affirmant que tout allait bien à la mine et que l’éviction n’avait pas été violente. Jyrki Raina a tourné en ridicule la version d’Excellon des évènements dans une autre lettre.
Les responsables des Nations unies ont également pris connaissance de l’incapacité de l’entreprise d’appliquer les termes de l’accord de location des terres signé en 2008, qui s’applique au droit à la terre, au territoire et aux ressources naturelles, au droit au développement, au droit à l’eau et au droit à la liberté syndicale. Les travailleurs et travailleuses ont également décrit la campagne de menaces et de harcèlement de l’entreprise.
Les responsables des Nations unies ont déclaré avoir rencontré les autorités locales et fédérales pour leur demander quelle action avait été entreprise par elles dans cette affaire et pour déterminer quelles mesures avaient été adoptées pour garantir et protéger les droits de la personne dans la communauté de La Sierrita et parmi les membres de la section 309. La vice-représentante de la commission des droits de la personne de l’État de Durango, Sara de los Santos Llamas, a promis d’assurer un suivi de cette affaire.
Pour les propriétaires fonciers communautaires, les travailleurs et travailleuses et PRODESC, la visite de responsables du HCDH est la reconnaissance que le conflit de l’entreprise avec Ejido La Sierrita et la section 309 n’est pas simplement un différend contractuel ou un conflit du travail, mais un cas typique d’infractions aux droits de la personne par une société transnationale avec la complicité des autorités fédérale et de l’État.