26 août, 2013Rencontre de la CSI et de IndustriALL avec le président mexicain Enrique Peña Nieto, qui exprime son accord pour le dialogue et affirme que son gouvernement ne harcèlera pas les syndicats indépendants.
Une délégation conjointe de la CSI, de la CSA et de IndustriALL Global Union, comprenant notamment l’USW, a rencontré le 23 août 2013 le président Enrique Peña Nieto et le ministre du Travail Alfonso Navarrete Prida au palais présidentiel Los Pinos à Mexico.
Après l'élection récente du président mexicain et en raison du rôle international joué par le Mexique, les syndicats mondiaux avaient demandé qu'une réunion soit organisée pour examiner les multiples problèmes rencontrés dans le domaine des droits du travail, notamment les contrats de protection, la réforme de la législation du travail, le mauvais fonctionnement des points de contact nationaux de l’OCDE, la solution de conflits particuliers, et des questions liées aux réunions du G-20.
Le président et le ministre du Travail ont affirmé que le gouvernement n'avait aucunement l’intention de harceler les syndicats indépendants, et l'engagement a été pris de trouver une solution aux conflits actuellement en cours. Ils ont reconnu notamment la direction légitime de Napoleón Gómez Urrutia à la tête du syndicat des mineurs et des métallurgistes Los Mineros.
Le secrétaire général de IndustriALL Jyrki Raina s'est félicité de cette reconnaissance en exprimant des préoccupations sur la poursuite des actions juridiques contre Napoleón Gómez, qui est membre du Comité exécutif de IndustriALL. Il a insisté sur le fait que:
Napoleón a été disculpé de toutes les accusations forgées de toutes pièces contre lui par différents tribunaux mexicains. Il faut mettre fin à ces actions judiciaires.
Les négociations se poursuivent avec le syndicat mexicain des électriciens SME sur la solution à trouver pour les 16.000 travailleurs et travailleuses restants après la fermeture de l'entreprise Luz y Fuerza del Centro en 2009.
Le gouvernement a reconnu l'existence des contrats de protection, tout en ne les considérant pas comme un instrument légitime dans le cadre de la loi. L'engagement a été pris de poursuivre le dialogue pour trouver une solution et de prendre des mesures en vue de la ratification de la convention 98 de l’OIT.
Les syndicats mondiaux ont été unis dans leur opposition aux contrats de protection afin de garantir la liberté syndicale et la négociation collective. Sur de nombreux lieux de travail au Mexique, les patrons signent des contrats avec des syndicats à l'insu de la main-d'œuvre qui n'a pas la possibilité de participer au processus.
Le gouvernement a déclaré chercher un obtenir un dialogue avec les syndicats, conformément aux recommandations de l'OIT concernant la plainte 2694.
Le gouvernement a accepté de s'entretenir avec le directeur général de l'OIT pour une révision technique de la réforme de la législation du travail de l'année dernière. La réforme a permis de réaliser certains progrès, mais n'a pas atteint les résultats escomptés dans les domaines de la démocratie syndicale et de la transparence.
La secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a demandé au président Peña Nieto de soutenir les priorités des syndicats mondiaux à la réunion des dirigeants du G-20 à Saint-Pétersbourg en septembre. Burrow a dit notamment:
Face à un chômage massif, il faut créer des emplois de toute urgence en commençant par une coordination des investissements dans l’infrastructure, l'inclusion de jeunes par un développement de l’apprentissage, et une officialisation de l'économie informelle avec notamment un plancher de protection sociale et un salaire minimum permettant aux travailleurs et travailleuses de vivre avec dignité.
Le gouvernement mexicain a fait preuve d'une grande compréhension pour le problème du secteur informel et de la nécessité d'officialiser le travail. Les interlocuteurs ont réaffirmé leur engagement pour une protection sociale universelle.
Les membres de la délégation internationale (pour le rapport intégral de la mission, voir ici) assureront un suivi avec les syndicats mexicains pour s'assurer que des progrès ont lieu dans les différents domaines concernant ces questions.