24 avril, 2017C’est aujourd’hui le quatrième anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza, qui a provoqué la mort de 1.138 travailleurs et travailleuses et en a blessé des milliers d’autres. Bien que des progrès ont été réalisés, des efforts pour rendre l’industrie du vêtement au Bangladesh sûre pour les travailleurs et travailleuses sont toujours de rigueur et l’Accord du Bangladesh doit se prolonger au-delà de 2018.
L’Accord sur les mesures de sécurité ayant trait aux incendies et aux bâtiments au Bangladesh, le premier accord contraignant sur les chaînes d’approvisionnement signé par les enseignes de la confection et les syndicats, a permis de voir des centaines d’usines inspectées et d’innombrables dangers au travail solutionnés depuis sa création en 2013.
Mais avec seulement une année de validité devant nous et une majorité d’usines en retard par rapport aux plans de remédiation, la Secrétaire générale adjointe d’IndustriALL, Jenny Holdcroft, indique que l’industrie de la confection au Bangladesh est dans une phase cruciale et que rendre ce secteur sûr doit être une priorité.
“Avec seulement une année de validité de l’Accord devant nous, il nous faut un nouvel engagement ; à défaut il y aura le risque réel que les normes de sécurité ne retombent où elles en étaient en 2012. Le gouvernement n’est pas encore en mesure de garantir la sécurité des travailleurs et travailleuses au sein des usines et nous sommes déterminés à poursuivre l’Accord jusqu’à ce que ce soit le cas.”
“Ensemble avec UNI Global Union nous négocions pour l’instant avec les enseignes en vue d’un nouvel accord qui assurera que ce travail est poursuivi.”
L’Accord fait la différence et sauve des vies. Depuis sa création, on ne déplore aucun décès des suites d’un incendie, de risques électriques ou de problèmes de structure des bâtiments dans une usine couverte par l’Accord et dont le plan d’action est accompli ou en cours.
Il y a quelques jours, ce mois-ci, une action syndicale prompte a évité une tragédie potentielle, démontrant clairement que des syndicats forts sont nécessaires pour accéder à une industrie de la confection sûre et durable.
“Le gouvernement aussi bien que les employeurs sont peu attachés à la liberté syndicale. Mais le monde a toujours le regard braqué sur eux et si davantage de progrès ne sont pas réalisés en termes de sécurité des usines, de liberté syndicale et de salaires, la confiance envers le Bangladesh comme fournisseur de vêtements en sera affectée.”
IndustriALL Global Union fait partie d’une coalition de syndicats et d’ONG derrière un récent pacte pour la transparence par lequel des entreprises ont pris l’engagement de publier des informations sur la provenance de leurs produits. Cette démarche se fonde sur les bonnes pratiques existantes d’entreprises de vêtement de stature mondiale et fixe un seuil, et non un plafond, pour la transparence en matière de chaînes d’approvisionnement.
72 entreprises ont été contactées, dont 17 devraient mettre intégralement en œuvre le pacte pour la transparence d’ici à décembre 2017.
“Une redevabilité accrue signifie que des problèmes au sein de la chaîne d’approvisionnement peuvent être pris en charge et des solutions trouvées plus rapidement. Les enseignes de la confection doivent assumer toute leur responsabilité et une plus grande transparence est un pas important vers l’amélioration des relations sociales,” a déclaré Jenny Holdcroft.