10 avril, 2014L’explosion d’une bouteille de gaz sur le chantier de démolition des navires de Arafinpar Enterprise à Sitakunda, Bangladesh, a causé le 3 avril la mort de quatre travailleurs par inhalation de dioxyde de carbone. Trois autres travailleurs blessés sont hospitalisés.
D'après les renseignements fournis par le Conseil de IndustriALL des syndicats du Bangladesh, la direction de l'usine a fermé les portes après l'accident. Des membres de la communauté locale qui s’étaient rassemblés devant l'entrée ont dû casser le portail pour porter secours aux travailleurs blessés et les transporter à l'hôpital.
L'employeur a déclaré par la suite que les blessés n'étaient pas des salariés de l'usine, mais qu'ils avaient été embauchés par une entreprise extérieure de câblage électrique chargée de récupérer les câbles électriques du navire échoué un mois plus tôt pour être démantelé. L'employeur a également déclaré que les travailleurs étaient équipés de matériels de protection, mais qu'ils ne les avaient pas utilisés.
Selon plusieurs rapports publiés de janvier 2008 à juin 2013, il y a eu 78 décès et 119 blessés dans le secteur de la démolition des navires au Bangladesh. Toutefois, aucune donnée officielle sur la santé et la sécurité au travail n’est publiée. La fondation sur la santé et la sécurité au travail et sur l'environnement au Bangladesh (OSHE) estime que les chiffres réels pourraient être jusqu'à 20 fois plus élevées.
Kan Matsuzaki, directeur du secteur de IndustriALL Global Union sur la construction navale et la démolition des navires, qui a étudié la situation de la main-d’œuvre employée à la démolition des navires en Asie du Sud déclare:
“Nous déplorons les victimes de ce terrible accident et en portons le deuil aux côtés des familles et des amis des personnes décédées. Nos affiliés ont déployé beaucoup d'efforts pour syndiquer la main-d’œuvre dans la démolition des navires au Bangladesh, pour protéger la vie de ces travailleurs employés dans des conditions dangereuses pour leur santé et leur sécurité. Cependant, les patrons répriment les activités syndicales. Le gouvernement doit prendre immédiatement l'initiative d'un dialogue tripartite et de négociations sur des mesures pratiques visant à protéger les vies humaines sur les chantiers, ainsi que sur les droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses.”