5 mai, 2022Malgré les intimidations des forces de sécurité, les travailleurs et travailleuses du textile et de la confection d’Eswatini poursuivent leur grève pour obtenir un salaire vital. Cinq semaines après le début de la grève, les travailleurs et travailleuses réitèrent leur demande de recevoir au moins 15 E de l’heure, soit 2.983 E (183 dollars) par mois.
La détermination des travailleurs et travailleuses s’exprime alors que la police et l’armée tentent de mettre fin à la grève par l’intimidation et le harcèlement. Selon le syndicat, les forces de sécurité vont jusqu’à se rendre au domicile des grévistes en exigeant la reprise du travail sous peine d’expulsion du lieu de résidence. Selon nos informations, des gaz lacrymogènes ont été lancés dans certaines habitations.
Wander Mkhonza, Secrétaire général de l’ATUSWA, a déclaré :
“Bien que nous soyons exténués (ces cinq semaines ont été longues), la grève continue. Nous persisterons à lutter avec tout ce qui est en notre pouvoir en tant que syndicat jusqu’à ce que nos revendications soient satisfaites. Nous nous battons uniquement en faveur de salaires vitaux pour nos membres, et je tiens à souligner qu’il s’agit d’un conflit de travail entre les travailleurs et l’employeur. Cependant, nous sommes choqués par les menaces proférées à l’encontre de nos membres par des forces de sécurité qui ne sont pas parties au conflit salarial.”
Contrairement à se qui se traduit dans les actes des forces de sécurité, le ministère du travail et de la sécurité sociale a déclaré dans son communiqué sur la Journée des travailleurs que le gouvernement respectait les “principes et droits fondamentaux au travail” de l’Organisation internationale du travail (OIT). Auparavant, le ministère avait déclaré que le syndicat ATUSWA (Syndicat général du Swaziland), affilié à IndustriALL Global Union, devait soumettre ses doléances au Conseil salarial du secteur du textile et de la confection, composé de représentants des employeurs, des travailleurs et du gouvernement.
L’ATUSWA, qui mène la grève, affirme qu’au lieu de s’attaquer au conflit salarial, les employeurs sont de connivence avec le gouvernement d’Eswatini, qui est censé être neutre, pour intimider et harceler le syndicat et les grévistes.
Environ 2.000 travailleurs et travailleuses se sont réunis le 2 mai dans la zone industrielle de Nhlangano, qui regroupe des usines textiles et de confection, pour réaffirmer leur engagement dans la grève. Certains ont marché sur plus de 8 km pour assister à la réunion de masse où 30 travailleurs et travailleuses ont pris la parole pour soutenir la grève, qui, cela a été réaffirmé, doit se poursuivre jusqu’à ce que leurs revendications par rapport au salaire vital soient satisfaites.
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne, a déclaré :
“Nous soutenons la grève menée par l’ATUSWA et les revendications en faveur de salaires vitaux, car le coût de la vie augmente. Conformément à la résolution du Congrès d’IndustriALL, nous appelons le gouvernement d’Eswatini à respecter les droits de grève et de négociation collective des travailleurs et travailleuses. Le gouvernement doit respecter leurs droits humains et mettre fin à l’intimidation et au harcèlement.”